Le chantier du camp militaire des Fromentaux.
L’innovation peut se déployer partout, y compris dans les travaux de démolition ! A Leyment, le vaste chantier de requalification de la partie nord-est du camp militaire des Fromentaux, donne lieu à plusieurs expérimentations de solutions développées par le groupe Brunet et ses filiales, Odissée, SFTP et Zest.
Le groupe a en effet été sélectionné dans le cadre de cette opération de reconversion, lancée par la Communauté de communes de la plaine de l’Ain (CCPA), et qui affiche des dimensions et une configuration impressionnante : 200 bâtiments militaires et onze allées de 500 mètres répartis sur 37 hectares. Démarré en septembre 2017, ce chantier devrait s’achever en 2020 avec le lancement d’un technopôle dédié à l’innovation dans l’espace public, Acmutep (1).
Un robot désamianteur intelligent
Conçu par SFTP, en collaboration avec Akeoplus, société d’ingénierie implantée à Château-Gaillard, spécialisée notamment en mécanique et robotique, informatique et data, le robot qui s’active sur les revêtements amiantés des bâtiments de la friche Fromentaux a nécessité un investissement de 180.000 euros. « Nous sommes partis d’une base Brokk (un engin qui a largement fait ses preuves dans la déconstruction, ndlr) sur laquelle nous sommes venus greffer de l’intelligence artificielle », résume Pierre-Yves Prodhomme, d’Akeoplus.
Le robot peut évoluer en autonomie complète, sous contrôle des opérateurs, et garantit une diminution importante de l’exposition des travailleurs à l’amiante : « Ce chantier permet de finaliser la mise au point de ce robot, avant une possible commercialisation », indique-t-on chez Brunet.
Autonomie énergétique
La base vie autonome développée par Zest, qui permet au chantier d’être « le premier de cette ampleur être entièrement autonome en énergie », constitue une autre avancée. Concrètement, 32 panneaux photovoltaïques alimentent les préfabriqués utilisés par la quarantaine de salariés présents quotidiennement, ainsi que le mât de télésurveillance. Fin 2017, le chantier devrait être autonome en eau également. Enfin, l’usage d’un drone et d’un scan 3D amène de nouvelles pratiques de suivis de chantier en permettant notamment la création d’une base de données commune à tous les intervenants.
(1) Accélérateur des mutations de l’espace public, initié par la CCPA et soutenu par les réseaux d’ID friches. ID friches est une Initiative régionale soutenue par des fonds Feder, animée par Axelera, le Cerf, le cluster Indura et le GIS Envirhonalp.
Cet article a été publié dans le numéro 2310 de Bref Eco.