Matériaux locaux et biorsourcés, bilan énergétique positif : le futur lycée de l'agglo clermontoise affiche des performances environnementales exceptionnelles.
CRR-Architecture
Difficile de faire mieux ! Bois local, paille locale, pouzzolane locale, usine éphémère de fabrication à 20 km pour un bâtiment qui se veut au final « à énergie positive ». Telle est l'ambitieuse équation écrite pour le futur lycée du quartier Saint-Jean à Clermont.
« Il n’existe pas, actuellement en Europe, de bâtiment de cette importance en structure bois/paille avec une telle performance énergétique », affirme Thierry Julien, directeur d’Eiffage Construction Auvergne, mandataire du groupement titulaire du marché global de performance comprenant la conception, la construction et l’exploitation-maintenance du nouveau lycée de l’agglomération clermontoise (*).
Alors que le maître d’ouvrage - la Région Auvergne Rhône-Alpes - exigeait le niveau E4C2 du « label énergie carbone », le groupement s’est engagé au-delà. Ainsi, ce bâtiment de 12.300 m² est « à énergie positive ». Ses concepteurs ont intégré son empreinte carbone au cours de ses cinquante ans de vie et la fin de celle-ci. « On peut investir plus pour un bâtiment plus vertueux qui coûte moins cher tout au long de sa vie », résume Jean-Pierre Rambourdin, architecte du cabinet CRR Architecture. De ce choix « ont découlé toutes les problématiques architecturales : nous avons raisonné de façon globale et travaillé en privilégiant les circuits courts pour réduire l’empreinte carbone du transport des matériaux ».
Bois et paille locaux
Le lycée est à ossature bois, à l’exception des fondations, des planchers bas et des cages d’escalier en béton. Le bois est à 85 % labellisé « Bois du Massif central » et le béton est constitué d’une roche locale, la pouzzolane. Les murs sont réalisés avec des panneaux-sandwich : de la paille de blé est insérée dans un cadre de bois sur une épaisseur de 36 cm. Un agriculteur de la Limagne a fourni 13.000 bottes à l’« usine éphémère » de fabrication de ces panneaux installée pendant quatorze mois à vingt kilomètres du chantier.
« Bois et paille étant des puits de carbone, ils ont un bilan positif en émissions de carbone », relève Jean-Pierre Rambourdin. La paille est un isolant thermique de premier plan et la structure bois/paille offre une isolation optimale car elle évite les ponts thermiques. L’énergie est fournie par des chaudières à granulés de bois et 2.000 m² de panneaux solaires (montés en France) sont installés en toiture. Les matériaux de finitions - linoléum, peintures, faux plafonds - sont également biosourcés.
(*) Lycée professionnel en cours de construction dans le quartier Saint-Jean. Il accueillera mille élèves en formation à des métiers du tertiaire. Montant du marché : 41,4 M€.
Cet article a été publié dans le numéro 2481 de Bref Eco.