Sylvain Barbier, fondateur d'Evotion.
A.R.
Le syndic de copropriété Evotion propose à ses clients une application développée par la start-up lyonnaise Citylity pour dématérialiser les relations et créer un véritable réseau social dans chaque immeuble.
Créateur, il y a une dizaine d’années, de Néowi, réseau d’agences immobilières revendu depuis, Sylvain Barbier s’est spécialisé il y a quatre ans dans l’administration de biens et le syndic de copropriété sous la marque Evotion (17 salariés). « Ce sont des activités plus récurrentes, se justifie-t-il. Nous avons environ 4 000 lots en portefeuille, uniquement sur la Métropole et prévoyons d’atteindre 10 000 en 2022 » annonce le chef d’entreprise.
Le secret de cette progression rapide ? Grandir en accompagnement le marché, c’est-à-dire en se positionnant sur le neuf. « Nous sommes spécialisés dans le neuf et travaillons souvent avec les promoteurs qui apprécient notre vision et nos innovations. Concrètement, nous répondons à des concours et une fois retenus, nous sommes présentés aux assemblées générales de copropriétaires. »
Nous sommes le deuxième métier le plus mal-aimé des Français
L’innovation évoquée par Sylvain Barbier est multiple. « Nous nous sommes dotés d'une charte de qualité et de déontologie. Car, après les huissiers, nous sommes le deuxième métier le plus mal-aimé des Français : nous essayons donc d’entrer dans un rapport humain apaisé. » Parallèlement, le syndic se fait noter par les copropriétaires qui sont tous appelés en fin d’année pour donner leur avis.
Mais surtout, Evotion a lancé des services numériques. D’abord avec un simple site web proposant des blogs pour les copropriétés. Ensuite avec une application pour tablette et smartphone qui révolutionne le métier. Cette application a été créé par la start-up lyonnaise Citylity qui l’a placée chez des leaders du syndic à Paris et Nantes. Citylity devrait également déployer son produit chez le bailleur social Arcade. Sur Lyon, les bailleurs sociaux SACVL et Lyon Métropole Habitat évaluent actuellement l’application. Evotion est donc le premier utilisateur de la capitale des Gaules. « L’appli a été offerte à tous nos copropriétaires », précise Sylvain Barbier, très fier de tous les services qu’apporte ce produit rendant son métier 2.0.
Une réponse en 24 heures
L’interface est composée de pictogrammes intuitifs. D’un clic, le copropriétaire peut commander une plaque de boîte aux lettres, payer ses charges par CB ou signaler un problème, avec la promesse qu’Evotion apporte une réponse en 24 heures. Exemple avec une ampoule défectueuse : quelqu’un la signale sur l’appli, prend une photo et, à partir de cet instant, tous les copropriétaires pourront suivre le traitement de la demande. Mais au-delà des demandes adressées au syndic, l’appli permet de créer du lien social dans l’immeuble. On peut proposer à ses voisins un covoiturage, demander du baby-sitting, solliciter une aide pour du bricolage, chercher un partenaire de footing ou un étudiant pour donner des cours, prévenir ses voisins qu’une fête aura lieu…
Créer du lien social
« Au-delà encore de tout cela, l’appli apporte une dimension citoyenne, précise Sylvain Barbier, puisque l’on peut déclarer des choses aux acteurs publics : des ordures sur un trottoir, un feu de poubelle… les messages étant routés vers les autorités compétentes ».
D’ici quelques mois, Evotion va proposer l’appli aux 650 familles qui vont emménager dans l’ensemble « Follement Gerland » développé par Bouygues sur la ZAC des Girondins à Lyon. Le groupe développera aussi sur cet ensemble de nouveaux services comme la présence d’un manager d'immeuble pour gérer les demandes de travaux et même d'un manager d’animations !