Grâce à la réalité virtuelle, on peut minimiser l'administration de produits anesthésiques pendant leur opération.
Deepsen
La société Deepsen, basée à Saint-Didier-au-Mont-d'Or, propose une nouvelle approche pour soulager la douleur et l'anxiété des patients en milieu hospitalier. Il s'agit d'utiliser un casque de réalité virtuelle pour plonger le patient dans l'hypnose, et diminuer ainsi la dose de médicaments reçus.
Hypnothérapie et réalité virtuelle. C'est la combinaison mise en place par Deepsen, actuellement en test à la clinique Saint Charles de Lyon, pour réduire la douleur et l'anxiété des patients dans le milieu hospitalier et diminuer le dosage des médicaments. Ce projet, fondé juridiquement il y a presque un an (en réflexion depuis deux ans), est issu « de la rencontre entre des personnes du monde de l'audiovisuel qui connaissent le pouvoir des images et qui ont connu un parcours de soins en tant que patient ou accompagnant », explique Tanguy Perrin, cofondateur de Deepsen.
Tout le corps médical collabore
L'entreprise travaille avec toutes les personnes du parcours de soins : les patients, les médecins, mais surtout les anesthésistes-réanimateurs, « dont certains sont déjà formés à l'hypnose thérapeutique », précise-t-il. Parmi la dizaine de personnes qui travaillent au sein de Deepsen, la moitié fait partie du corps médical. « Cela nous donne un côté très critique dès que l'on fait quelque chose », commente Tanguy Perrin.
On travaille avec des images réelles, pas des images de synthèse
Le procédé mis en place par l'entreprise fonctionne avec un script hypnotique. Le patient répond à une série de questions qui va permettre de personnaliser le contenu qu'il verra dans le casque de réalité virtuelle. « Ce jeu de questions est basé sur le canal préférentiel du patient - l'ouïe, la vue ou le toucher - et on induit grâce au langage la sensation du toucher dans le subconscient », détaille Tanguy Perrin. Le script permet également aux équipes de Deepsen de savoir de quels types d'images le patient a besoin. « Pour une patiente, nous sommes allés filmer des chevaux sauvages, car elle nous l'avait demandé spécialement », poursuit-il. A noter que le dosage de l'hypnose varie également, suivant l'état de stress du patient et le besoin par rapport au traitement. « On fait un travail de compréhension du moment », ajoute Tanguy Perrin.
Une technologie déclinable
Utilisée actuellement pour des anesthésies locales et avant des anesthésies générales, la technologie de Deepsen pourra à terme être utilisée pour gérer des douleurs chroniques, ou le bien-être au travail. « Notre métier, ce n'est pas de faire de la réalité virtuelle, mais de la technique médicale », conclut le fondateur. Les 130 patients avec lesquels cette méthode a déjà été testée ont montré des résultats prometteurs : le dosage médicamenteux a baissé, et les patients ont aussi noté un impact sur leur confort lors de leur passage à la clinique.