Les dirigeants d'Amiral Technologies, une partie des investisseurs et le représentant de la Satt Linksium réunis à Grenoble.
La jeune société grenobloise Amiral Technologies, incubée au sein de la Satt Linksium, réalise sa première levée de fonds privés. Elle va pouvoir accélérer la mise sur le marché de son outil de prédiction des défaillances dans les équipements industriels. Le moment est charnière pour imposer son offre auprès des grands donneurs d’ordres.
Le fonds d’investissement Kreaxi, les investisseurs Accurafy4 et BACS-Innov ainsi qu’un pool bancaire rejoint par Bpifrance, apportent en capital, en ligne de crédits et en subventions, 2,8 millions d’euros à la jeune société grenobloise Amiral Technologies. Positionnée sur les technologies de l’intelligence artificielle et du machine learning, la société est accompagnée par la Satt Linksium depuis octobre 2016.
Amiral Technologies a développé une offre innovante d'analyse et d'exploitation de données dans le domaine de la maintenance prédictive des équipements. Basée sur une innovation du laboratoire CNRS GIPSA-Lab de Grenoble, elle s’adresse aux industriels, aux équipementiers, aux manufacturiers et aux fournisseurs de plateformes d’IoT industrielles.
Une capacité inédite à prédire des pannes
Amiral Technologies, cofondée par Mazen Alamir et Katia Hilal, se positionne sur une « tendance de fond qui se dégage dans le monde de l’industrie 4.0, celle de la maintenance prédictive, » comme l’explique son directeur général, Simon Gazikian. Une démarche dont l’un des enjeux clés est l’exploitation des multiples données issues de divers capteurs pour prédire les défauts, le vieillissement et la fin de vie utile d’un équipement.
La société entend répondre à ce défi « par sa maîtrise de l’intelligence artificielle » et surtout, sa capacité à « prédire des pannes dans le futur sans occurrence de pannes dans le passé. » Elle a même réussi à s’affranchir des différents types de capteurs pour développer un outil universel.
Nous visons des équipements déjà opérationnels dans les domaines de l’énergie et du transport que ce soit l’aéronautique, le ferroviaire ou le maritime
La start-up travaille sur plusieurs applications types pour les équipements comme leur durée de vie utile, la prédiction de défauts ou encore la prédiction du vieillissement. Postes d’aiguillages sur les rails, imprimantes industrielles, moteurs à induction, éoliennes, contacteurs industriels ou, encore turbo réacteurs, Amiral Technologies balaie un champ sans limite d’utilisateurs. Mais avec des cibles clés déjà bien identifiées. « Nous visons des équipements déjà opérationnels dans les domaines de l’énergie et du transport que ce soit l’aéronautique, le ferroviaire ou le maritime. » L’entreprise a clairement dépassé le stade de la preuve de concept. Elle commercialise son innovation depuis l’année de sa création en 2018 chez des opérateurs comme Thalès, Schneider Electric, Airbus hélicoptères, GEG ou Valéo.
Cap sur l'Europe
Les liquidités mobilisées vont permettre à Amiral Technologies de poursuivre son plan de recrutement avec un effectif qui atteindra 25 collaborateurs à fin mars 2022, contre une petite vingtaine aujourd’hui. Elles vont aussi permettre la mise en place d’une stratégie marketing et commerciale active. L’entreprise démarre une campagne de prospection sur l’Allemagne avec le concours de Business France et prépare son déploiement en Europe.
La période est charnière sur le domaine de la maintenance prédictive, agité par beaucoup de questions de la part des clients potentiels. « Le sujet est un peu fourre-tout et le marché a connu beaucoup d’échecs », reconnaît l'entreprise. Amiral Technologies a déjà le mérite de disposer de références clients suffisantes pour emporter l’intérêt d’investisseurs. Mais il lui faut très vite « gagner les quelques clients que tout le monde regarde en France et en Europe, » pour se faire une place au soleil.