La start-up Moïz a créé un générateur autonome d’énergie qui converti la chaleur de son environnement en électricité. Il remplace les piles et les batteries.
Thierry Garret n’est pas un inconnu sur la place de Grenoble. Ancien responsable qualité projet spatial pour Teledyne e2v à Saint-Egrève, responsable du groupe de R & D fiabilisation et qualification chez Ulis à Voreppe, il est depuis plusieurs mois « à fond sur le projet Moïz ».
Incubé chez Linksium à Grenoble, Moïz est issu d’une technologie de l’Institut Néel (CNRS) et valorisé par le CNRS. Il s’agit d’un générateur autonome d’énergie, destiné à alimenter des capteurs de température ou de flux par exemple, dans des domaines professionnels. La croissance continue du marché des objets connectés dans les entreprises rend difficile la gestion de la batterie et des piles en fin de vie et leur recyclage. Thierry Garret s’est donc lancé dans une alternative. Son générateur est composé de centaines de microgénérateurs conçus en tant que dispositifs Mems au silicium. Il permet de récupérer l’énergie thermique présente dans l’environnement du capteur, de la convertir en électricité et d’éliminer l’usage de piles : « C’est une solution assez universelle ; transformer la chaleur en électricité. Ici, l’objet est placé entre un milieu chaud et un milieu froid et on récupérera l’énergie produite par l’environnement de l’entreprise. »
Un usage possible en maintenance prédictive
Exemple d'utilisation ? Le matériel roulant du fret SNCF produit un flux d’air suffisant pour générer une chaleur que Moïz va stocker sous forme d’énergie électrique afin d’alimenter un capteur de données techniques : « On pourra surveiller la disponibilité d’un wagon en terme de mécanique et faire de la maintenance prédictive sur, par exemple, l’usure des essieux. » L’énergie récupérée par la puce fait fonctionner le capteur et alimente aussi un module d’émission radio.
Moïz veut à moyen terme proposer un service de collecte de données sur le cloud pour les marchés de la surveillance industrielle, la maintenance prédictive ou préventive, la sécurité des équipements nomades comme dans le ferroviaire, ou encore la consommation de gaz industriels. Thierry Garret et son coéquipier, David Labelle, prévoient de créer l’entreprise à la mi-2019. Ils profitent du Concours I-Lab et de ses 350.000 euros pour terminer le développement technique de Moïz.
Cet article a été publié dans le numéro 2347 de Bref Eco.