T2S a développé des vêtements de protection connectés qui visent à prévenir les collisions entre un piéton et un engin mobile
Depuis 1975, T2S s’est fait un nom dans le monde des équipements de protection individuelle. Aujourd'hui, il mise sur plusieurs leviers de croissance : la personnalisation des vêtements, l'export et l'innovation (avec un vêtement de chantier connecté).
Emanation du groupe textile Thiollier, actif dans la rubanerie comme bon nombre d’autres sociétés stéphanoises, T2S débute dans les rubans de chantier et films réfléchissants. En 1985, l’entreprise est rachetée par Pierre Bonnevialle, qui en est toujours le propriétaire. Il installe T2S à Sorbiers. En 1997, il nomme un directeur général en la personne de Jean-François Lyonnet, toujours aux commandes. Sous sa direction, l’entreprise va prendre un véritable envol : « Ma première mission a été d’organiser et de structurer l’entreprise autour de son cœur de métier qui est la fabrication de vêtements de protection haute visibilité. »
Des grands comptes comme client
Aujourd’hui, T2S travaille en direct avec ses clients, des grands comptes (Orange, Mairie de Paris, SNCF, Suez, Alstom, etc.), pour développer leurs vêtements d’image, grâce à quatre modélistes en interne : « Nous nous sommes inspirés du monde du sport pour concevoir nos collections », explique le dirigeant qui dispose d’une unité de fabrication en Tunisie employant 120 personnes. C’est là que sont fabriqués les produits en maille. Le reste de la fabrication est assuré en Asie. Et c’est à Sorbiers qu’est réalisée la personnalisation des vêtements, grâce aux machines d’impression numérique dont une partie sera renouvelée cette année : « Cette intégration est l’une des clés de notre succès », explique le dirigeant qui a ainsi vu son chiffre d’affaires passer, entre 2015 et 2020, de 18,5 à 36 millions d’euros (pour 120 personnes).
Le premier enjeu (...) c’est l’organisation de la supply chain
L’an dernier, T2S s’est doté d’un nouvel entrepôt de 2.400 m² à Sorbiers. Grâce à cet investissement de 1,2 million d’euros, la société a pu porter ses capacités de stockage à 10.000 palettes et 5.500 m² de surface couverte. « Le premier enjeu dans notre secteur, c’est l’organisation de la supply chain », estime Jean-François Lyonnet. Et, convaincu que c’est avant tout l’humain qui fait la richesse de l’entreprise, Jean-François Lyonnet a voulu s’engager dans une véritable politique RSE dès 2013 : « Le bien-être des salariés passe avant tout par l’autonomie et le sens qu’ils trouvent à leur travail », estime le dirigeant qui a vu croître ses effectifs de 65 à 120 personnes entre 2015 et 2020. Son objectif ? « Que T2S soit une marque employeur attractive ! » La RSE pourrait bien y contribuer… Prochaines étapes ? Le développement à l’export, qui ne représente pour l’heure que 5 % du chiffre d’affaires. Pour cela, T2S a constitué un « vrai service export » et s’intéresse à l’Europe, à l’Amérique du Nord et à l’Afrique.
Des vêtements de protection connectés
L’innovation fait aussi partie de sa stratégie. Après deux ans et demi de développement, T2S a développé la marque de vêtement connecté Eleksen. Sa première solution vise à prévenir tout risque de collision entre les engins mobiles et les piétons. Lorsqu’un engin s’approche trop près du piéton, le gilet de ce dernier sonne et vibre et les leds clignotent alors que le conducteur est aussi averti via un boîtier lumineux et sonore. « Nous avons réussi à développer le premier système lavable », se réjouit Jean-François Lyonnet qui a également collaboré avec une start-up stéphanoise pour mettre au point un boîtier connecté pour les travailleurs isolés : « Il permet de détecter une situation anormale, comme une chute, et alerte tout de suite l’aidant. » Cette année, T2S vise le million d’euros de chiffre d’affaires sur cette gamme qui en est qu’à ses débuts : « Nous avons d’autres idées d’applications », laisse entendre le dirigeant.
Cet article a été publié dans le numéro 2404 de Bref Eco.