Depuis quelques semaines, le bandage Thonic® est fabriqué par un « groupe textile régional important », sous-traitant de la start-up Thonic Innovation.
Il s'agit d'une étape importante pour Pierre Gonon, concepteur de ce système de bandage qui combine compression, contention et protection cutanée du membre. Il peut être prescrit dans le traitement du lymphœdème, des affections veineuses chroniques ou de la maladie thromboembolique veineuse.
« L’application simultanée de la contention et de la compression rend la pose plus facile et plus rapide », expose Pierre Gonon qui démontre l’intérêt de cette simplicité : « Les soins à domicile se développent et sont souvent confiés à des personnels de santé moins spécialisés voire au patient ou à son entourage. La demande se porte donc sur des produits plus simples et sûrs. » Autre avantage : alors que les kits utilisés pour ces soins sont généralement à usage unique, le bandage Thonic® est lavable. D’où un coût et un impact environnemental « fortement réduits ».
Industrialisation lancée en 2017
A partir de 2013, Pierre Gonon a mis au point et breveté ce produit (accompagné par l’incubateur clermontois Busi), créé la société Thonic Innovation (en 2015) à Monistrol-sur-Loire et lancé une production artisanale pour commercialiser ce bandage à une « petite échelle » en France, au Japon et en Suisse. Histoire de tâter le marché.
En 2017, une levée de fonds de 250.000 euros lui a permis de déposer un deuxième brevet (pour la fixation des bandages) et de passer à l’industrialisation. « Nous allons commercialiser à plus grande échelle. En France et en Allemagne où nous négocions avec un distributeur ; mais aussi en Amérique du Nord où se situent les marchés les plus porteurs. »
Présentation du produit à la Haute autorité de santé
Thonic Innovation s’engage ainsi sur la route qui devrait l’amener du statut de start-up à celui de PME. Ce ne sera pas sans obstacles. Le non-remboursement du bandage Thonic® en est un. Dans quelques semaines, seront lancées les études préalables à sa reconnaissance par la Haute autorité de santé. Une procédure longue et onéreuse. « Nous n’avons aucun doute : le résultat sera positif », confie le chef d’entreprise qui regrette « la barrière des habitudes des soignants alors que les patients voient tout de suite l’intérêt de notre produit. »
Cet article a été publié dans le numéro 2325 de Bref Eco.