Les auteurs de cette tribune : Armelle Dion, Directrice du Pôle « Innovation et Recherche » aux HCL et Carl-Eric Aubin, Chief Executive and Scientific Officer de l’Institut TransMedTech (Polytechnique Montréal).
Dans le cadre des Entretiens Jacques Cartier qui se tiendront dans plusieurs villes du Québec du 16 au 18 octobre avec une thématique phare cette année sur la santé et les sciences de la vie, Armelle Dion, directrice du Pôle « Innovation et Recherche » aux Hospices Civils de Lyon et Carl-Eric Aubin, Chief Executive and Scientific Officer de l’Institut TransMedTech (Polytechnique Montréal) évoquent dans cette tribune la valeur ajoutée des échanges franco-québécois en matière d’innovation en santé.
Que ce soit en France ou au Québec, les systèmes de santé font face à de grands défis : vieillissement de la population, augmentation des maladies chroniques, pénuries de main-d’œuvre qualifiée et difficultés d’accès aux services. Les charges financières augmentant plus rapidement que leur financement, il est crucial de miser sur des innovations à forte valeur ajoutée pour répondre aux besoins et attentes de nos sociétés.
La nécessité d’innovation concerne non seulement la technologie, mais aussi les approches organisationnelles
Ces innovations reposent souvent sur des avancées telles que l’intelligence artificielle, une interopérabilité améliorée entre les différents systèmes, ou encore une utilisation accrue de la télésanté. Soulignons ici que la nécessité d’innovation concerne non seulement la technologie, mais aussi les approches organisationnelles. L'écosystème d'innovation en technologies de santé a connu un développement significatif ces dernières années.
Des organisations comme la Direction de l'innovation des Hospices Civils de Lyon (HCL) en France, ainsi que l'Institut TransMedTech au Québec, en sont des exemples phares. Celles-ci ont établi des environnements favorisant le codéveloppement de solutions innovantes et inclusives qui répondent aux besoins critiques du milieu, tout en encourageant la collaboration d'expert.e.s interdisciplinaires provenant d’universités, d’hôpitaux, d’entreprises technologiques et de la population.
Ces partenariats permettent la mise en œuvre d’innovations concrètes, telles que des systèmes d’assistance, des technologies médicales avancées et des solutions numériques pour l’« hôpital à domicile ».
Développer l'innovation et imaginer l'hôpital du futur
Dans ce contexte, la coopération entre nos deux territoires devient un catalyseur pour développer l'innovation et imaginer l'hôpital du futur. Par exemple, des équipes de la région Auvergne-Rhône-Alpes et du Québec collaborent à travers des réseaux créés lors des Entretiens Jacques Cartier, afin d’améliorer les capacités de nos écosystèmes d'intermédiation à l’innovation et l’impact des solutions mises en œuvre. Ces initiatives de réseautage et de partage des connaissances jouent un rôle clé en connectant les acteurs et actrices de la santé, de la recherche, des milieux preneurs et de l’industrie, transformant ainsi les besoins en solutions concrètes.
L’innovation fait face à des défis de financement
Cependant, l’innovation fait face à des défis de financement. Au Québec comme en France, assurer la pérennité des écosystèmes d’innovation repose sur la capacité à démontrer leur impact tangible et à garantir leur viabilité économique à long terme.
Des modèles de financement novateurs et collaboratifs sont indispensables à cet effet. Soulignons qu’une fois instaurées, les innovations générées sont susceptibles de réduire les coûts et d’augmenter la qualité des soins grâce à de meilleurs diagnostics, des traitements moins invasifs et des réadaptations moins lourdes, auxquels nous ajoutons la réduction des complications et le retour à domicile plus rapide des patients.
Notons qu’un patient rétabli plus rapidement ou un établissement de santé plus performant contribue directement à la productivité économique d'une région, en libérant des ressources et en favorisant un retour plus rapide à l'activité sociale et économique.
S’inspirer mutuellement
Le colloque du 16 octobre des Entretiens Jacques Cartier 2024, qui aura lieu au Centre Hospitalier Universitaire Sainte-Justine à Montréal, réunira un grand nombre d’acteurs et d’actrices interdisciplinaires des deux territoires afin d’explorer comment ces environnements d’innovation en technologies de santé créent de la valeur et s’organisent pour assurer la pérennité des activités qui en découlent, tout en générant des impacts socio-économiques positifs. Cette rencontre illustre à quel point la coopération transatlantique est un moteur pour l'innovation, permettant aux équipes francoquébécoises de partager leurs meilleures pratiques et de s’inspirer mutuellement.
Ces collaborations se traduiront par des avancées concrètes servant à optimiser la capacité d’opérationnaliser les activités en soutien à l’innovation, et de développer des stratégies de valorisation, afin d’être en mesure de mieux répondre aux défis et enjeux organisationnels, de pérennisation et économiques de chaque territoire. En somme, la relation franco-québécoise témoigne d'une volonté commune de transformer le système de santé pour le rendre plus efficace, équitable et inclusif grâce à la mutualisation des idées et des projets
L’avenir de nos systèmes de santé dépendra de la capacité à collaborer et à innover ensemble
Les organisations participantes, comme les Hospices Civils de Lyon et l’Institut TransMedTech, jouent un rôle central dans cette transformation. En effet, elles réunissent les acteurs et actrices du changement autour d’une vision partagée de l’innovation au service des populations. L’avenir de nos systèmes de santé dépendra de la capacité à collaborer et à innover ensemble. Nous sommes fiers de participer à cet effort collectif qui contribue non seulement à la santé des Français.es et des Québécois.es, mais qui inspire également le reste du monde. À notre santé globale !
Cette tribune a été rédigée par Armelle Dion, Directrice du Pôle « Innovation et Recherche » aux Hospices Civils de Lyon et Carl-Eric Aubin, Chief Executive and Scientific Officer de l’Institut TransMedTech (Polytechnique Montréal). Elle n'engage que ses auteurs.