Arskan est actuellement mandaté pour réaliser le jumeau numérique d'un hôpital.
Jean-Gabriel Grivé, le patron de la deeptech lyonnaise Arskan, espère concrétiser de nombreux contrats liés à sa technologie de compression informatique de jumeaux 3D.
Il y a quelques mois, Arskan a déménagé pour la troisième fois. La société lyonnaise emploie maintenant 17 personnes et elle devait pousser les murs. Son nouveau local de 300 m², dans le 3e arrondissement de Lyon, devrait maintenant lui assurer une certaine stabilité.
Le logiciel qu’Arskan a développé permet une compression informatique inédite des données (jusqu’à 1 pour 1 000) qui ouvre des possibilités infinies pour manipuler de lourds objets 3D dans un simple navigateur Web. La société commercialise une plateforme qui permet d’utiliser son algorithme pour compresser des fichiers existants. Et propose surtout ses services pour créer sur-mesure des jumeaux numériques d’objets ou de bâtiments.
98 % de carbone en moins par rapport au streaming classique
Depuis quelques mois, Arskan est estampillée « Scale-up excellence » de la French Tech, « un puissant accélérateur pour les pépites » se réjouit Jean-Gabriel Grivé. Récemment, la société a aussi été lauréate du concours d’innovation i-nov de Bpifrance et a reçu à ce titre 330 000 euros de subventions. L’année s’est aussi bien terminée puisqu’Arskan a remporté l’appel à projet LIVE de l’Ademe avec 100 000 euros à la clé. « Notre technologie permet de baisser les rejets carbone de 98 % par rapport à un streaming classique » se félicite à ce sujet Jean-Gabriel Grivé.
Les succès contractuels se multiplient également puisqu'Arskan a été retenue pour concevoir le jumeau numérique d’un bâtiment à sécuriser dans le cadre du projet européen Praetorian, le jumeau d’un CHU et celui du parking Q-Park de Lyon Perrache. « Si tout se passe comme prévu, ce contrat pourrait déboucher sur un gros business puisque Q-Park gère 14 parkings à Lyon et 450 en Europe ! », explique le fondateur d’Arskan.
Un jour dans le Métaverse ?
Mais d’autres grands espoirs se font jour. « Nous venons d’intégrer le consortium mondial d’ingénierie 3D Khronos ». Cette arrivée dans une boîte à outils informatique comme celle-ci pourrait être « un puissant levier de croissance ». Qui sait, Arskan sera peut-être une technologie phare du métavers dans quelques années ?
Avant cela, les premiers chiffres d’affaires significatifs devraient apparaître cette année. « Si les projets, ralentis par la covid, reprennent normalement, nous afficherons cette année un chiffre d’affaires de 2 à 3 millions d’euros » se réjouit Jean-Gabriel Grivé. « Nous prévoyons encore 3 à 5 embauches cet été ».
Après une levée de fonds de 1,2 million d’euros en septembre 2020, Arksan en prépare une autre de 4 à 7 millions d’euros, ouverte à des fonds.