Denis Mora : sa société AC Environnement, créée en 2002, est devenue leader du diagnostic immobilier.
Guillaume Atger / Le Moniteur
En prenant la place de l’un des fondateurs (Pierre Déroche) et du fonds Naxicap, et en devenant majoritaire au capital d’AC Environnement, le fonds parisien Abenex a sans doute vu, dans l’entreprise roannaise, une pépite en devenir...
Déjà leader du diagnostic immobilier en France, la société présidée par l’un de ses cofondateurs, Denis Mora, entend prendre une place majeure sur un nouveau créneau : le BIM Exploitation. Le BIM, c’est la maquette numérique d’un bâtiment. Une maquette qui permet de se déplacer virtuellement dans l’immeuble, d’avoir accès à toutes les cotes mais aussi de rentrer un grand nombre d’informations d’ordinaire éparpillées entre archives papiers inaccessibles et documents numériques divers. Le modèle de la fenêtre, la garantie de la climatisation, le contrat d’entretien de la chaudière, les informations issues des objets connectés ou les diagnostics réglementaires… Si les architectes ont bien en main le BIM pour les bâtiments neufs, quid des bâtiments anciens ? « Quand on gère 50. 000 logements comme certains bailleurs sociaux, le BIM en phase d’exploitation génère de vraies économies », assure Denis Mora.
Une croissance impressionnante
En 2018, AC Environnement a posé les fondations de sa nouvelle activité. Pour cela, la société a investi 850.000 euros dans du matériel (des scanners 3D notamment) et embauché quinze personnes, notamment un directeur BIM. Elle a également acheté la copropriété d’un logiciel (CN BIM) démocratisant la gestion et la maintenance dynamique de la maquette, y compris sur des maquettes préexistantes. Deux bailleurs sociaux (dont Dynacité dans l’Ain) et deux collectivités utilisent déjà le dispositif au quotidien.
A partir de 2019, AC Environnement compte se lancer dans cette nouvelle activité et convaincre les secteurs industriel et tertiaire. Pour cela, elle va mobiliser son réseau d’agences (70 à ce jour, 120 envisagés en 2022), récemment agrandi par l’acquisition de la société de diagnostics immobiliers Alliance Sud Expertise, près de Nîmes. Cette opération permet à AC Environnement d’entrer dans le monde de la franchise et de démultiplier encore sa croissance, toujours impressionnante : 2,1 millions d’euros en 2010, 31 millions en 2015, 53 millions en 2018 (avec désormais 670 salariés).
Des perspectives dans le nucléaire
L’entreprise créée en 2002 tire toujours profit de ses investissements informatiques passés : « Nous avons développé un logiciel de planification, rédaction et mise à disposition des données des diagnostics qui nous permet de travailler deux fois plus vite et d’avoir une belle rentabilité », se félicite Denis Mora. L’intégration de laboratoires d’analyse (à Riorges, Limonest et Paris) a également permis de maîtriser les processus et de les accélérer.
Ainsi, l’activité initiale de diagnostics immobiliers, peu rémunératrice, n’a que peu évolué. Elle a représenté 3,5 millions d’euros en 2018 contre 6 millions pour les prélèvements d’air et 43,5 millions pour les diagnostics amiante. AC Environnement prépare aussi le moyen terme. Elle vient d’obtenir la certification Cefri pour travailler dans le nucléaire et se positionner sur les travaux de démantèlement des centrales.
Cet article a été publié dans le numéro 2360 de Bref Eco.