Georges Fenech (à droite) est désormais associé de Piman Group, fondé par Jean-Pierre Lach, et de sa filiale Law Suite.
A.R.
Ancien magistrat devenu homme politique, Georges Fenech, 64 ans, entame une nouvelle vie. Il a été nommé directeur général de Law Suite, filiale de Piman Group (conseil en projets industriels et digitalisation créé en 2009), une legaltech mettant l’intelligence artificielle au service des professions du droit.
Egalement associé de la start-up et du groupe, l’ancien député et élu lyonnais doit apporter toute la crédibilité d’un homme de loi à cette activité qui s’adresse aux cabinets d’avocat, aux ministères, aux villes ou aux grands groupes. La création de cette entreprise il y a quelques mois fait suite à deux ans de R & D mobilisant des dizaines d’ingénieurs. « Nous avons mis au point des briques d’intelligence artificielle qui nous permettent de créer des outils pour adresser de nouveaux marchés », explique Jean-Pierre Lach, le président fondateur du groupe Piman.
Un grand concurrent : IBM
Au menu : la cyber sécurité via la filiale Piman Security dans laquelle a investi Sébastien Chabal ; l’expérience client avec Piman Analytics ; et donc le droit avec Law Suite. Piman Group, qui va sans doute dépasser cette année les 25 millions d’euros de chiffre d’affaires avec 350 personnes, met de grands espoirs de croissance dans cette technologie. « Pour Law Suite, le marché est de plusieurs dizaines de millions d’euros » annonce Jean-Pierre Lach. Nous sommes très peu à vraiment faire de l’intelligence artificielle : quelques concurrents en Europe et surtout Watson, filiale d’IBM. »
De l'analyse comportementale au programme
Concrètement la solution de Law Suite permet de lire informatiquement un dossier juridique pour en tirer des informations de manière plus facile et plus rapide. « Le système comprend le sens des phrases de chaque document, les classe, permet de faire ressortir des points particuliers, de générer des alertes et de faire des recherches. Sur un dossier de milliers de pages, c’est utile ! » On pourra chercher facilement un document mais aussi comparer deux contrats, retrouver la réglementation et la jurisprudence. Les échanges de mails peuvent être intégrés au dossier, la machine étant capable de détecter des émotions dans les phrases, l’ironie, les doubles sens. « On parle droit commercial, civil, social et même pénal » commente Georges Fenech qui présentera avec son équipe son produit au CES de Las Vegas.