« L’entreprise de demain sera ouverte et collaborative », affirme Laurent Fiard, Pdg du groupe Visiativ qu’il a cofondé en 1987 avec Christian Donzel. Une conviction que les deux hommes s’appliquent à eux-mêmes, partageant le même bureau à la déco industrielle, au siège de Charbonnières-les-Bains.

« En 1987, Christian Donzel a créé à Lyon la filiale de l’éditeur suisse de logiciel de CAO Visionael, AGS. En 1988, il a embauché son premier commercial : moi-même ! », se rappelle Laurent Fiard qui deviendra rapidement associé. Dix ans plus tard, la filiale prend son indépendance : « Nous avons réécrit la stratégie de l’entreprise en mode start-up autour du logiciel de CAO 3D de Dassault, Solidworks ». AGS devient intégrateur de cette solution, tout en développant sa propre activité d’édition logicielle avec le démarrage de VDoc dans la gestion documentaire. L’entreprise, qui adopte le nom Visiativ en 2009, poursuit sa croissance organique et ses rachats d’entreprises. Elle fait aussi ses premiers pas à l’international, en Suisse et au Maroc.

Cap sur les 200 millions d’euros

Pour accélérer, Visiativ fait son entrée en Bourse en 2014 avec l’objectif de doubler de chiffre d’affaires pour atteindre les 100 millions d’euros en 2017 : « Un objectif que nous avons réalisé avec un an d’avance », sourit celui qui est aussi président de Medef Lyon-Rhône. L'activité 2016 a en effet atteint 105,9 millions d'euros (RN : 4,4 millions d'euros) pour un effectif de 600 personnes. L'entrepreneur a de ce fait déjà fixé un nouveau cap à ses équipes : « Nous visons désormais les 200 millions d’euros à horizon 2020 dont 50 millions issus de croissances externes. »

Les cibles visées répondent à deux stratégies distinctes et complémentaires : d’une part, des intégrateurs de logiciels Dassault Systèmes* au niveau international qui serviront également d’accélérateur à l’internationalisation des produits édités ; d’autre part, des éditeurs français « rentables » qui viendront renforcer la plateforme Moovapps « qui permet d’accélérer la transformation numérique des PME. »

« Nous sommes à l’écoute de tout ce qui touche les objets connectés, l’intelligence artificielle, la maquette 3D, l’impression 3D… », explique Laurent Fiard. Pour autant, Visiativ, qui investit 5 % de son chiffre d’affaires en R & D, n’abandonne pas l’édition de ses solutions maison : « Nous souhaitons doubler notre chiffre d’affaires réalisé dans l’édition pour atteindre les 40 millions d’euros. »

Enfin, le groupe vient de lancer Visiativ Academy, un programme dédié au recrutement de profils clés, en lien avec des écoles partenaires (EMlyon, Idrac…). Car la filière numérique fait face à des difficultés de recrutement : « Nous cherchons trente personnes d’ici à la fin de l’année », conclut le dirigeant, qui n’exclut pas, par ailleurs, de lancer son propre accélérateur…

Cet article a été publié dans le numéro 2298 de Bref Eco.