La gare de Saint-Germain-des-Fossés, l'une des gares du Bordeaux-Lyon
JFB
L’appel aux sociétaires de Railcoop a connu une accélération ces derniers temps. Le seuil de 1,5 million d’euros nécessaire pour obtenir à la fois la licence d’opérateur ferroviaire et le certificat de sécurité est désormais atteint. Le ministère des Transports sera saisi en mars prochain.
Railcoop sera-t-il le premier opérateur ferroviaire sous statut coopératif en France ? Et réussira-t-il là où d’autres entreprises nationales largement subventionnées ont échoué ? C’est le pari, comme un pied de nez, qui est tenté sur la liaison directe Bordeaux-Lyon, abandonnée depuis 2014. Pour commencer.
Devenue il y a un peu plus d’un an une Société Anonyme à capital variable, la Société Coopérative d’Intérêt Collectif Railcoop veut concrétiser l’appétence actuelle pour les transports en train, encouragée par ses qualités environnementales. Elle vient de dépasser la barre des 1,5 million d’euros de capital qui l’autorise à solliciter auprès du Ministère des Transports sa licence et son certificat de sécurité, préalables à toute mise en œuvre d’exploitation. Dans l'hypothèse d'une réponse positive, une ligne Lyon-Bordeaux sera mise en œuvre à l'été 2022, avec trois allers et retours quotidiens, dont un de nuit.
Les Régions Auvergne-Rhône-Alpes et Nouvelle Aquitaine sollicitées
Les perspectives financières sont encore floues. Côté ressources, elles reposent sur une grille tarifaire qui sera discutée en mai, en assemblée générale, et qui s’adressera aux 690 000 passagers que l’étude de marché a dénombrés. Côté dépenses, c’est la même chose. Dans un premier temps, il est prévu d’acheter du matériel d’occasion à la SNCF, des anciennes rames qui seront rénovées pour plusieurs dizaines de millions d’euros. Que donneront les négociations avec SNCF Réseau pour ce qui est du péage pour l'utilisation des voies ferrées ? Et qu’en sera-t-il des embauches nécessaires à l’exploitation ?
Au-delà des sociétaires privés, force est pourtant de constater que Railcoop séduit de plus en plus de collectivités (le Département de la Creuse, le Syndicat mixte du Livradois-Forez, les villes de Gannat et de Vichy, la Communauté de Communes de Saint-Pourçain-Sioule-Limagne, Vichy Communauté, Montluçon-Communauté et la Communauté d’Agglomération du Libournais).
Cinq gares desservies en Auvergne-Rhône-Alpes
Mais Railcoop en veut davantage. Elle s’est adressée aux Régions concernées par ce premier projet, Nouvelle Aquitaine et Auvergne-Rhône-Alpes, sans réponse à ce jour. Sur onze gares concernées par le Bordeaux-Lyon, cinq sont situées en Auvergne-Rhône-Alpes (Lyon, Roanne, Saint-Germain-des-Fossés Gannat et Montluçon). Ces soutiens seront indispensables pour assurer la viabilité de ce premier projet et pour mettre un terme à l’abandon des relations ferroviaires non denses. Car d’autres suivront : sont citées Lyon-Thionville et Toulouse-Rennes, des liaisons d’ores et déjà notifiées à l’Autorité de Régulation des Transports. Ces collectivités seront vraisemblablement au cœur des questions financières qui ne manqueront pas de se poser à Railcoop.