Moribond en 2016 lorsqu’il était dans le giron de Rio Tinto, le leader français du carbone synthétique, Carbone Savoie, affiche aujourd’hui une belle dynamique.
Le fabricant de graphite synthétique veut se diversifier dans la poudre de graphite pour batteries électriques. Un marché particulièrement porteur.
En contrepartie d’un accord négocié et signé avec les organisations syndicales en octobre 2018, Carbone Savoie a engagé le remplacement de l’un de ses fours sur son site de Vénissieux, près de Lyon. Cet investissement de 11 millions d’euros va contribuer à économiser 2,5 millions par an, à abaisser la consommation énergétique de 30 à 40 %. L’allumage du four est prévu le 15 septembre. Il sera complètement opérationnel en fin d’année. Cet équipement n’aura pas d’impact sur les effectifs de l’usine.
En 2019, la société de Notre-Dame-de-Briançon (Savoie) présidée par Sébastien Gauthier prévoit un chiffre d’affaires de 135 millions, dont 97 % à l’international, et un résultat supérieur à 20 millions. L’an dernier, son chiffre d’affaires s’est établi à 119 millions, son résultat à 14,5 millions. Un intéressement de 5.000 euros net a été versé à chaque salarié pour l’année 2018.
L'avenir assuré grâce à des besoins « gigantesques » en poudre de graphite
Carbone Savoie a décidé de se positionner sur le marché de la poudre de graphite synthétique pour batterie, afin de faire face à la demande croissante des fabricants de cellules et de l’industrie automobile dont les besoins vont exploser avec l’accroissement des véhicules électriques et autonomes. Estimés à 225 gigawattheures, ils nécessitent une production de 1.000 tonnes de poudre de graphite par GWh. Le graphite synthétique résiste mieux aux charges et décharges de la batterie que le graphite naturel utilisé jusqu’à présent.
Carbone Savoie a déjà une capacité annuelle à offrir de 5.000 à 6.000 tonnes. Elle pourrait la porter à 15.000 tonnes dans un délai d’un à deux ans, moyennant des investissements d’une quinzaine de millions dans des installations de dégoulottage, en fonction des accords commerciaux qu’elle signera. Le centre de R & D de Carbone Savoie à Vénissieux a déjà investi 3 millions dans le développement de ce type de graphite. Aucune entreprise européenne n’est aujourd’hui présente sur les applications de poudre de graphite synthétique dédiées aux batteries.