Bernard Reybier (Fermob) croit plus que jamais en l’industrie française. Il va investir 12 M€.
La crise sanitaire n’aura pas eu raison de l’enthousiasme de Bernard Reybier, ardent défenseur du made in France depuis sa reprise du fabricant de mobilier de jardin Fermob… en 1989. À 68 ans, ce passionné de design, qui vient de confier la direction générale de l’entreprise familiale à son fils Baptiste, croit plus que jamais en « une industrie française forte ».
« La France est dans les meilleurs pays du monde en matière de productivité », martèle le Pdg qui a lancé un ambitieux programme d’investissement de 12 millions d’euros sur trois ans. La plus grande partie de cette enveloppe sera destinée à des investissements productifs sur le site de la filiale Rodet (1), à Anneyron (Drôme). Racheté en 2016 par Fermob, Rodet est un spécialiste du mobilier en tube métallique. Afin d’amener l’usine au même niveau que celle de Thoissey (Ain), la chaîne de peinture a été mise à niveau et affiche désormais zéro rejet. Des robots de soudure suivront (Bernard Reybier rappelle qu’il a acheté ses premiers robots de soudure… il y a 22 ans). L’usine d’Anneyron vient aujourd’hui renforcer celle de Thoissey arrivée à saturation : « Lorsque nous avons repris Rodet, elle fonctionnait avec une équipe et quatorze salariés. Nous travaillons désormais avec deux équipes, voire trois, et employons 60 personnes. » Et une vingtaine d’embauches sont prévues.
Des magasins rénovés
Outre ses investissements dans l’outil de production et l’immatériel (logiciel CRM notamment), Fermob a prévu de rénover quelques-uns des six magasins en propre qu’il possède, comme la boutique de l’avenue Ledru-Rollin à Paris. Celle de Marseille vient, quant à elle, de rouvrir après une cure de beauté. C’est d’ailleurs la cité phocéenne que Fermob a choisie pour tester un nouveau concept de magasin entièrement dédié à la lumière. Un créneau sur lequel s’est incrusté le fabricant de mobilier métallique il y a cinq ans, avec le lancement de la lampe Balad, devenue un best-seller. Un succès que la marque espère bien réitérer avec sa nouvelle lampe Aplo, sorte d’ampoule à poser, à suspendre ou à fixer, une innovation développée avec le designer Tristan Lohner.
Malgré la crise sanitaire qui a durement touché le secteur des cafés, hôtels et restaurants (le secteur est en baisse de 20 % chez Fermob), l’entreprise « sort de cette année 2020 solide financièrement », le marché des particuliers ayant bien résisté, avec une envolée des ventes sur Internet. Et l’export (60 pays) reste fort, représentant 50 à 60 % du chiffre d’affaires. Fermob vient d’ailleurs de racheter son distributeur historique aux États-Unis. « Il n’est pas exclu qu’on se dote d’un outil industriel sur place dans quelques années », ajoute Baptiste Reybier avec sa casquette d’industriel. Au final, le groupe, qui emploie 400 personnes, affiche un chiffre d'affaires consolidé de 100 millions d'euros en 2020 dont78 millions pour Fermob.
(1) Le groupe possède trois sites de production à Thoissey (Ain) pour Fermob, Mâcon (Saône-et-Loire) pour Vlaemynck et Anneyron (Drôme) pour Rodet.
Cet article a été publié dans le numéro 2447 de Bref Eco.