Au sein de l’usine Exal : conduits automatiquement, les profilés arrivent au terme de la ligne de production.
D.D.
Certes, ce n’est pas une Gigafactory. Mais elle peut jouer dans la catégorie poids lourds. L’usine Exal (comme Extrusion Alumimiun) qui vient d’être inaugurée sur le Parc Industriel de la Plaine de l’Ain (Pipa) a des dimensions hors normes !
Le groupe familial vendéen Liébot n’en est pas à son coup d’essai. Il y a trois ans, sur un terrain voisin de 13 hectares, il lançait la production de fenêtres K-Line sur un site flambant neuf de 48.000 m² représentant 70 millions d’euros d’investissement. Depuis quelques semaines, sa petite sœur Exal (26 millions d’euros investis pour 12.000 m²) fabrique, elle, les profilés qui seront livrés à K-Line et à d’autres industriels de la région. De l’arrivée des billettes d’aluminium au stockage final des profilés, les étapes successives de la fabrication (four, presse, découpe, étirage, sciage, peinture et laquage, etc.) sont réalisées par des machines automatiques et des procédés de taille XL, uniques en France pour certains. Exal a démarré son activité avec 35 personnes. Le site en comptera 90 d’ici la fin de l’année et 150 « à moyen terme » pour 50 millions d’euros de chiffre d’affaires.
Produire français
Alain Couturier, le directeur général d’Exal, a convaincu la famille Liébot de le suivre dans cette aventure : « Sur les 350.000 tonnes de profilés aluminium consommés chaque année en France, 65 % sont importés. Avec sa capacité de production de 14.000 tonnes, Exal commercialisera ses profilés dans un rayon de 75 km autour de la Plaine de l’Ain. Ici, nous prouvons qu’on peut produire français. »
Et Bruno Léger, directeur général du groupe Liébot, de renchérir : « Avec Exal, nous sécurisons nos approvisionnements dans la perspective de la construction, ici, d’un pôle de fabrication de portes et de fenêtres. Quand nous avons formalisé ce projet, il y a deux ans, nous ne savions pas que cette usine allait démarrer avec la plus grande pénurie de matières premières que le monde ait connue depuis des décennies (…) Si cette crise doit entraîner la construction de nouvelles capacités productives en France, alors elle sera un mal pour un bien. »
Profiter de la vague de réindustrialisation ?
Le groupe Liébot, qui dispose encore d’une réserve foncière à proximité, ne cache pas qu’il a d’autres projets en tête sur le Pipa. Un parc qui pourrait bien profiter de la vague de réindustrialisation annoncée. Sur ses 980 hectares, 250 sont encore disponibles. « Mais attention, précise Hugues de Beaupuy, son directeur, la plus grande surface d’un seul tenant s’étend sur 30 hectares. » Industriel (2.900 emplois) autant que logistique (2.600 emplois), le Pipa reste très attractif, grâce à sa situation géographique, sa bonne desserte et la grande qualité de son environnement. Des contacts avec un groupe de chimie, soucieux de souveraineté nationale, sont en cours. À suivre.
Cet article a été publié dans le numéro 2462 de Bref Eco.