Léa Carminati, directrice du marketing et Jean Devictor, directeur du développement.
P.C.
Portée par une croissance à deux chiffres, Poralu Marine ne se laisse pas griser et reste en veille sur les aménagements des bords de mer à travers le monde.
Actuellement, les ventes de bateaux régressant un peu partout, en Europe en particulier, entraînant de facto une réduction des places d’amarrage, l’entreprise haut-bugiste s’oriente vers une nouvelle activité : le conseil, l’aménagement et la gestion de marinas. « Il faut proposer de nouveaux modèles », déclare Jean Devictor, directeur du développement. Selon lui, les « parcs à bateaux » doivent s’animer, accueillir des boutiques, des restaurants, « devenir de véritables lieux de vie ». Le dirigeant imagine même relier les marinas aux zones urbaines périphériques, en dressant des passerelles par-dessus les eaux. « Il faut aller vers le périphérique », insiste-t-il.
Une nouvelle approche
Cette évolution conduit l’entreprise à aller de son métier d’origine, créateur de voirie flottante modulaire, vers celui de concepteur aménageur et même de gestionnaire de ces espaces maritimes. Une approche nouvelle déjà à l’œuvre sur quelques projets en Asie et en Amérique du Nord. On n’en saura pas davantage pour l’instant.
Autre projet en gestation : le développement des objets flottants comme l’ancrage connecté pour mega yacht et le collecteur de déchets Seabin. Plus de 900 unités de cette dernière trouvaille (lancée en 2017) ont été vendues, pour un chiffre d’affaires supérieur au million d’euros. L’entreprise veut se renforcer sur ce marché et travaille pour cela avec plusieurs start-up en investissant dans la recherche et développement.
L’activité de Poralu Marine a peu été impactée par la crise sanitaire. « Nous avions un carnet de commandes plein avant le confinement », précise Léa Carminati, directrice du marketing. L’industriel conduit entre 200 et 250 chantiers par an. Il a ouvert récemment un nouveau bureau à Cancun (Mexique) pour prospecter un marché sud-américain prometteur. L’entreprise, qui a réalisé un chiffre d'affaires de 30 millions d'euros sur l'exercice 2019-2020 (150 salariés), livre des équipements dans une quarantaine de pays à travers le monde, affichant ainsi 80 % de ses ventes à l’export.
Cet article a été publié dans le numéro 2421 de Bref Eco.