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Après le Tourissima de Lille et avant le Salon Mondial du Tourisme de Paris, vient d’avoir lieu l’historique Mahana de Lyon. Prenant le « relais » du long épisode pandémique, la géopolitique actuelle ne semble pas propice aux voyages lointains. Le secteur demande des mesures gouvernementales.
Après une année blanche, les salons du tourisme reprennent vie pour la saison estivale qui se profile. La 41ème édition de Mahana vient de se dérouler dans une ambiance marquée par le répit de la pandémie mais aussi par la guerre en Ukraine.
Marianne Chandernagor, commissaire générale de Comexposium, résume la situation : « Avec 240 exposants à Lyon, nous sommes sur une surface de 20 % inférieure à l’année 2020. La clientèle fait preuve d’intérêt pour des demandes de devis, nous verrons ce qui sera confirmé ».
Au premier rang des absents, le secteur international, avec l’absence de la plupart des offices nationaux du tourisme. Des exposants aussi, comme la Région Auvergne-Rhône-Alpes, jadis présente sur un vaste espace mais qui a préféré privilégier une promotion digitale.
De leur côté, les départements de la Drôme et de l’Ardèche organisaient au même moment un salon de la proximité au Pouzin (Ardèche). Car au-delà des phénomènes actuels, le secteur du tourisme doit affronter une véritable révolution des comportements, où la proximité semble de plus en plus privilégiée. Une nouvelle fois, l’été touristique 2022 devrait être largement franco-français.
Les difficultés des acteurs du tourisme pour rembourser les PGE
Dans ces conditions, la situation des agences de voyages est de plus en plus délicate. Les premières échéances des Prêts Garantis par l’État (PGE) arrivent ce printemps et effraient les acteurs du tourisme qui constatent que la reprise est loin d’être acquise.
La Confédération des Acteurs du Tourisme (CAT) vient ainsi de constituer un front commun pour demander au gouvernement de différer la date des remboursements et d'allonger leur durée : « Nous sommes devant un mur de dettes », résume Roland Héguy, président de la CAT. « Le tourisme est un secteur qui, contrairement aux autres, n’a pas redémarré », analyse Jean-Luc Michaud, président exécutif de l’Institut Français du Tourisme.
Éviter un emballement des faillites
La solution avancée par le Ministère de l’Économie, des Finances et de la Relance, qui a signé avec la Banque de France et la Fédération Bancaire Française un accord autorisant un recours à la médiation pour réaménager au cas par cas certains PGE, ne convient pas à la filière. « Cette solution n’est pas adaptée à nos entreprises, elle concerne des entreprises en phase terminale », selon Jean-Pierre Mas, président des Entreprises du Voyage (EDV).
C’est bien pour éviter un emballement des faillites que la CAT demande à solliciter l'Europe, comme l’ont déjà fait l’Allemagne et l’Italie. Faute de quoi, il serait dommage, selon la CAT, que les nombreuses aides accordées par l’État soient définitivement perdues.