Pierre Genin, 60 ans, vient d’être nommé délégué général d’Aura Digital Solaire. Fort de 35 ans d’expérience dans le secteur solaire en France et à l’international, il nous présente son parcours, les missions auxquelles il devra répondre ainsi que les ambitions du syndicat.

Pouvez-vous nous résumer votre parcours professionnel ?

Pierre Genin : À la base, je suis ingénieur en génie énergétique, diplômé de l’Insa Lyon. Je suis sorti de cette école dans les années 1980 et c’est à ce moment-là, durant la période des chocs pétroliers, qu’est apparue ma vocation de travailler dans les énergies renouvelables. J’ai réalisé qu’on allait droit dans le mur, à la fois du fait de notre utilisation des énergies fossiles, mais aussi compte tenu de l’ampleur des émissions des gaz à effet de serre.

A l’époque, je m’intéressais beaucoup à l’export ainsi qu’aux pays émergents et, à l’évidence, notre modèle de vie n’était pas du tout applicable à l’échelle de la planète. Suite à ça, j’ai fait une spécialité en génie énergétique à l’Insa et j’ai démarré dans le solaire très tôt. J’ai effectué mon service civil en Guadeloupe, dans ce qui est l’Ademe aujourd’hui, et développé des programmes pour soutenir le déploiement du photosolaire et des applications du renouvelable. Puis je me suis orienté vers l’international et j’ai travaillé pour Photowatt en tant que directeur du bureau d’études et ingénieur d’affaires. L’international, pour moi, c’était important car en France, nous n’avions pas à ce moment les autorisations pour raccorder le solaire au réseau, cela ne concernait que quelques sites isolés. Dans les pays émergents à l’inverse, c’était un vrai sujet. Il s’agissait d’apporter de la lumière, de l’eau avec du pompage solaire, de l’électricité dans les écoles, dans les dispensaires.

En 2006, sont arrivés les tarifs de connexion réseau en France. J’ai donc rejoint le groupe SMA pour créer leur filiale en France, à Saint-Priest. Après 2011 et les changements tarifaires et de réglementation dans le secteur solaire, j’ai intégré la société Sunzil pour reprendre la direction de sa filiale dans les Caraïbes. Puis, j’ai rejoint Sun’R Groupe à Lyon, pour lequel j’ai notamment travaillé sur l’agrivoltaïsme.

Quelles sont vos missions en tant que délégué général d’Aura Digital Solaire ?

Pierre Genin : Aura Digital Solaire rassemble les sociétés du solaire et des solutions digitales appliquées à l’énergie. Le syndicat a pour rôle de les fédérer et de les représenter. Mon rôle est d’animer ce syndicat, en développant des actions en direction des membres, pour apporter des réponses à leurs problématiques, qui sont très variées puisqu’on est sur des niveaux d’application très différents, de la grande centrale au sol à la toiture pour les particuliers, en passant par l’agrivoltaïsme et les solutions flottantes… Nous avons des attentes et des problématiques différentes, donc il s’agit d’accompagner ces sociétés, de fonctionner en réseau et d’avancer en créant du lien avec les acteurs administratifs et les collectivités locales, parties prenantes dans la mise en œuvre de ces projets.

Quels sont les enjeux de l’énergie solaire aujourd’hui ?

Pierre Genin : Au niveau national, l’objectif est de multiplier par quatre l’étendue du parc solaire, et ce, en moins de dix ans. À l’échelle régionale, le but est d’atteindre d’ici 2030, l’installation de 10 gigawatts, d’avoir une filière solaire qui regroupe 10.000 salariés et génère un chiffre d’affaires de 10 milliards d’euros. C’est en cohérence avec les objectifs nationaux et c’est très ambitieux puisqu’on en est seulement aujourd’hui à 1,4 gigawatt installés en Auvergne-Rhône-Alpes.

BIO EXPRESS

1992 : Responsable département systèmes Photowatt

1996 : Directeur commercial export Apex - BP Solar France

2000 : Directeur commercial export Tenesol

2007 : Directeur SMA France

2015 : Directeur Caraïbes Sunzil

2019 : Directeur des affaires internationales Sun’R Groupe

Juin 2022 : Délégué général d’Aura Digital Solaire

AURA DIGITAL SOLAIRE

Syndicat des professionnels du solaire

Président : Pascal Richard

Siège : Villeurbanne

Date de création : 2018

Nombre d’adhérents : une centaine

Cet article a été publié dans le numéro 2504 de Bref Eco.