Passage de témoin chez Landoin Emballages

Publié Le 19/02/2014 - 09:50

Fondé à la fin du XIX^ème siècle, Landoin Emballages a été repris par Anne Thibaudier il y a 3 ans. Parcours d’une entreprise familiale et d’une dirigeante volontaire.

La "maison" Landoin trouve ses racines au cœur des vallées industrielles du Haut-Bugey. Créée en 1898, l’entreprise n’est au départ qu’un simple magasin de fournitures basé dans le centre-ville d’Oyonnax. Auguste Landoin y distribue alors toutes sortes de produits chimiques, de polissage, de papiers d’emballage et de ficelles. L’entreprise profitera, un peu plus tard, de l’émergence d’une industrie plastique florissante. L’établissement est ensuite repris par Arthur Landoin, son fils, qui maintiendra l’activité familiale jusque dans le milieu des années 60.

"Je faisais du vélo dans la cour du magasin quand j’étais petite, se souvient Anne Thibaudier, actuelle Pdg de Landoin Emballages et petite-fille d’Arthur, Evidemment, l’entreprise était bien différente à cette époque."

Le virage stratégique d’André Thibaudier

Car Landoin va prendre un véritable tournant sous l’impulsion d’André Thibaudier. Ce Lyonnais, carrossier de métier et gendre d’Arthur Landoin, reprend l’établissement avec la ferme intention d’en développer les activités. Ambitieux, il entame dès 1968 un recentrage autour des emballages, très rentables, et crée Landoin Emballages SA. Il mise également sur le dynamisme régional pour devenir l’un des fournisseurs incontournables du territoire. Petit à petit, l’entreprise va développer sa zone de chalandise jusqu’à couvrir la France entière. En 1995, afin de redynamiser sa croissance, le groupe lance une gamme de colles industrielles, devenue par la suite un pôle à part entière.

Anne Thibaudier porte un regard admiratif sur le parcours de son père : "Bien qu’autodidacte, il a su structurer et développer la société pour en faire un leader de l’emballage en France". Mais elle n’oublie pas qu’aujourd’hui, c’est elle qui est la tête de la maison familiale. Pdg depuis 2011, elle aime d’ailleurs répéter à celui qui reste président du conseil de surveillance : "Il est difficile de grandir sous l’ombre d’un grand chêne".

"Je devais être la meilleure"

Diplômée d’un BTS commerce, Anne Thibaudier commence sa carrière en tant qu’assistante commerciale. Mais, très vite, l’envie du terrain la démange. "A la fin des années 80, mon père était à la recherche d’un commercial pour couvrir la région Rhône-Alpes et le bassin d’Oyonnax. Pendant un repas de famille, j’ai pris mon courage à deux mains et lui ai proposé de m’embaucher. Quand il a accepté, j’ai compris que je devais être la meilleure". A force de travail, elle surclasse les autres commerciaux et, progressivement, se taille une place au sein de l’entreprise.

Malgré sa filiation, la dirigeante n’était pour autant pas assurée d’accéder un jour à la tête de Landoin. En effet, d’autres membres de la famille y assurent des fonctions, comme sa mère Claude, responsable des achats, ou sa sœur Catherine, qui est maintenant directrice générale. Battante, elle n’a rien lâché ; jusqu’à la consécration, il y a trois ans : "Je suis allée voir mon père pour lui dire que je souhaitais prendre la direction de l’entreprise. Il a vu que j’étais prête et m’a finalement adoubée devant les équipes".

Les rênes bien en main, elle s’est rapidement attelée à moderniser Landoin en investissant notamment dans un nouveau logiciel de gestion commerciale, en musclant le pôle logistique et en refondant entièrement le site Internet. Désormais, Anne Thibaudier n’affiche qu’un seul objectif : "Faire perdurer la société".

Steven Dolbeau