Conformément au calendrier initial, le programme de recherche collaboratif lancé par Carbios est clôturé 5 ans après son lancement. Il a permis de faire émerger des procédés enzymatiques pour la biodégradation des plastiques à base de PLA et le recyclage du PET.

La création et le déroulement du programme de R & D dénommé Thanaplast révèlent le modèle sur lequel s’est construite l’entreprise de chimie verte Carbios, créée en 2011, pour repenser le cycle de vie des plastiques à travers la conception et l’industrialisation de procédés enzymatiques innovants.

Pour parvenir rapidement à ses fins, son créateur, Jean-Claude Lumaret, a initié Thanaplast dès 2012 afin de « fédérer les meilleurs chercheurs académiques et privés pour introduire une réelle rupture technologique dans le monde de la plasturgie ». Près de 60 chercheurs des partenaires académiques et industriels de Carbios ⁽¹⁾ ont été mobilisés par Thanaplast qui représente un budget global de 22 millions d'euros dont 15 millions d'euros portés directement par Carbios. Il a bénéficié du soutien de Bpifrance à hauteur de 9 millions d'euros, dont 6,8 millions d'euros dédiés à Carbios.

Première industrialisation avec Carbiolice

« Ce programme a permis de faire émerger deux voies de valorisation pour la fin de vie des plastiques : la biodégradation pour les plastiques à base de PLA et le recyclage du PET, le plastique majoritaire de nos bouteilles et barquettes. Des enzymes hautement spécifiques ont été découvertes et optimisées pour permettre leur introduction à très haute température au sein d’un plastique et pour améliorer leur pouvoir catalytique », résume Alain Marty, directeur scientifique de Carbios qui a déjà industrialisé certains de ces procédés.

Ainsi, Carbiolice, joint-venture créée en 2016 avec Limagrain Céréales Ingrédients et le fonds SPI opéré par Bpifrance, fabrique des granules destinés à la production de plastiques biosourcés et biodégradables (sacherie, films de paillage, films industriels). « Notre prochaine étape sera le démarrage de la phase pilote pour le biorecyclage du PET », annonce Alain Marty.

Elargir le champ d’application de nos technologies

La R & D va se poursuivre au sein de Carbios : « Il y a tout d’abord un travail continu d’optimisation de nos procédés biologiques de dégradation et de recyclage, mais surtout nous allons poursuivre notre travail de rapprochement de l’enzymologie et de la plasturgie afin d’identifier de nouveaux couples enzyme/polymère pour élargir le champ d’application de nos technologies », conclut Martin Stéphan, directeur général adjoint de Carbios.

^{(1) INRA, TWB, INSA de Toulouse -LISBP/Critt-Bioindustries-, CNRS, Université de Poitiers, Limagrain Céréales Ingrédients, le Groupe Barbier et Deinove.}