La direction de Michelin assure qu’aucune unité en France n’est concernée par de nouvelles fermetures.
Geneviève Colonna d'Istria
Le groupe Michelin a confirmé la fermeture d’ici 2025 de deux nouveaux sites en Europe. Cette fois-ci, c’est l’Allemagne qui est touchée.
Cela ne faisait plus beaucoup de doute, mais le manufacturier a confirmé récemment « l'arrêt progressif de la production de ses sites de Karlsruhe et Trèves, ainsi que de la production de pneus neufs et de produits semi-finis à Hombourg ». Michelin transférera également le Centre de Services Clients de Karlsruhe vers la Pologne.
Au total, 1.532 employés sont concernés par ces opérations tandis que le groupe embauche parallèlement 5.400 personnes en Allemagne, Autriche et en Suisse. Ces fermetures devraient être achevées d'ici à la fin de 2025, d’après la direction du groupe.
Baisse de compétitivité des sites allemands ?
« Cette décision est liée à la concurrence croissante des pneus poids lourd à bas prix et à une dégradation de la compétitivité de nos activités allemandes à destination de nos marchés européens et à l'export », se justifie Michelin. « Les récentes crises sanitaires et géopolitiques et leurs conséquences sur les prix de l’énergie, de la logistique et des matières premières ainsi qu’un taux d’inflation élevé ont pesé sur la compétitivité de l'Allemagne », poursuit la direction qui enregistrera une provision d'environ 425 millions d'euros dans ses résultats financiers consolidés pour l'année 2023 afin d’accompagner ces fermetures.
Pour les syndicats, cette coupe drastique dans les effectifs ne serait pas justifiée. « Michelin veut seulement maximiser son profit, et laisse tomber des employés hautement engagés et qualifiés », a déploré le syndicat allemand IGBCE. En 2015, Bibendum possédait encore six sites en Allemagne. Le dernier traumatisme a été vécu à Bamberg en 2021, où les 858 salariés avaient appris la fermeture de leur usine du jour au lendemain.
Fermeture aux États-Unis aussi
La coupe dans les effectifs ne concerne pas uniquement l’Europe. Michelin a également annoncé, à quelques jours d’intervalle, son intention de mettre progressivement fin à ses activités de production de pneus de son site industriel d’Ardmore en Oklahoma, aux États-Unis. Quelque 1.400 personnes sont concernées sur ce site qui produit des pneus pour véhicules de tourisme depuis 1970.
La direction assure qu’aucune unité en France n’est concernée par de nouvelles fermetures.