En quelques semaines, les équipes du groupe Diatex ont mis au point une protection pour brancards.
Pour Diatex, fabricant de textiles techniques et composites, la crise sanitaire aura permis de mettre un pied dans le médical, une diversification à laquelle il réfléchissait depuis un moment.
« Au début de la crise, nous avons produit des masques. Nous en avons vendu plus de 2 millions », explique le président de Diatex, Bernard de la Mulatier, fier de l’engagement de ses équipes « qui ont répondu présent ». Par la suite, il s’est rapidement retrouvé sur un autre sujet avec la Marine Nationale et l’Agence de l’Innovation de Défense : « Ils cherchaient une solution pour isoler tous types de brancards pour le transport des malades. Avec notre expertise multimatériaux, nous avons réussi à mettre au point un prototype qui a été validé. »
L'entreprise de Saint-Genis-Laval vient de livrer la présérie qu’il espère produire à plus grande échelle et, pourquoi pas, vendre à l’international. « Nous comptons développer cette approche métier, sur le médical, via un recrutement. » Habitué des certifications dans l’aéronautique, Diatex estime être en mesure de répondre aux standards de qualité dans ce domaine.
Produire mieux, de façon responsable, écologique et économique, en France et sans subvention
Pour le dirigeant, cette crise sanitaire aura également permis de mettre en lumière tous les avantages du made in France. Un credo que cet industriel, qui exporte 60 % de ses ventes, défend depuis de nombreuses années : « En repensant nos méthodes de production et en travaillant sur des économies d’énergie, on peut produire mieux, de façon responsable, écologique et économique, en France et sans subvention ! » Diatex, qui a réussi à diviser par deux sa consommation énergétique ces dernières années, va d’ailleurs installer, en partenariat avec EDF, 5.400 m² de panneaux photovoltaïques en toiture sur son site de production drômois.
L’entreprise, qui clôture au 30 septembre, vise un chiffre d’affaires équivalent à l’exercice précédent, soit 30 millions d'euros (avec 65 personnes). Bernard de la Mulatier reste néanmoins prudent pour la suite, notamment en raison de sa présence dans l’aéronautique qui pèse habituellement 30 % de son activité. Et continue de miser sur l’agilité et l’innovation : « Après quatre ans d’études, nous venons de lancer une solution permettant de réaliser une membrane réutilisable pour autoclave, avec du silicone pulvérisable bi composant. Nous voulons vraiment nous imposer comme un spécialiste de l’outillage composite. »
Cet article a été publié dans le numéro 2420 de Bref Eco.