Depuis 2014, le symbolique bleuet des commémorations du 11 novembre, est fabriqué par le groupement solidaire « Bleuets de France », constitué de cinq Etablissements et Services d'Aide par le Travail (ESAT) et Entreprise Adaptée (EA) de la filière plasturgie et un ESAT imprimeur. Une fleur du souvenir redevenue made in France et depuis 3 ans auvergnate, après plusieurs années de fabrication asiatique.

En 2014, la création d’une filière nationale de plasturgie dans le secteur protégé, a permis à plusieurs établissements solidaires d’aller chercher des marchés nationaux. Ainsi le Groupement Momentané d’Entreprises (GME) « Bleuets de France », réunissant l’Esat l’Elan Qualité et l'EA Visa pour l'entreprise de Creuzier-le-Neuf (Allier), l’Esat Boissor de Luzech (Lot), l’Esat La Plaigne de Brassac-les-Mines (Puy-de-Dôme) et l’EA de La Baie de Somme de Pendé (Somme), a remporté l’appel d’offres de l’Office national des anciens combattants (Onac). Un marché de 5 ans jusqu’en 2019, pour la livraison d’1 million de bleuets plastiques, à accrocher aux boutonnières, lors des cérémonies de commémorations de la seconde guerre mondiale. La filière plasturgie, minoritaire dans le secteur protégé (moins de 10 structures en France), a ainsi fait parler d’elle en valorisant ses travailleurs handicapés.

Injection plastique et assemblage assurés à l'Esat de Brassac-les-Mines

Après deux années de fabrication dans les ateliers de Creuzier-le-Neuf, c’est à Brassac les Mines que les 150.000 bleuets 2017 ont été conçus : « L’impression des pétales est certes faite à l’Esat de Boissor mais nos travailleurs réalisent toute l’injection plastique et l’assemblage ici à l’Esat de Brassac-les-Mines, qui est géré par l’association Adapei 63. Le reste de l’année, nous faisons également de la tampographie, de la soudure par ultra-sons et nous disposons d’une salle hors poussière. Tout cela nous permet de travailler pour les milieux médical et paramédical, bricolage, loisirs ainsi que dans la sous-traitance industrielle pour l’automobile » explique le directeur adjoint de l’Esat, David Neuville.

Le travail comme outil d'évolution

Comme dans tous les Esat et EA, les équipes encadrantes se servent ici du travail comme d’un outil d’épanouissement et d’évolution de la personne, qui acquiert de nouvelles compétences, pour rejoindre, si possible, le milieu professionnel ordinaire. « Nos établissements sont des centres de formation créés pour faire du commerce socioéquitable et qui s’adaptent aux besoins et demandes spécifiques de chaque territoire, c’est ce qui fait aussi notre force », affirme David Neuville, heureux de ce marché porteur pour les travailleurs qu’il accompagne.

En 2018, les bleuets de France quitteront les moules auvergnats pour rejoindre ceux de l’EA Pendé. Le groupement a déjà prévu de se positionner sur le prochain appel d’offres.