Une station coréenne : les JO de Pyeongchang, et bientôt ceux de Pékin, devraient contribuer à la relance du ski en Asie.
Cluster Montagne
Les 23e Jeux Olympiques d’Hiver se sont achevés le week-end dernier et comme les téléspectateurs, les équipementiers français de la montagne ont suivi les compétitions de loin. Pour une autre raison que le décalage horaire : les Olympiades coréennes ne leur ont pas apporté d’affaires.
Contrairement à Sotchi 2014 où d’énormes chantiers avaient été nécessaires pour aménager les sites, la Corée était déjà bien équipée en infrastructures sportives. A priori, les sociétés françaises n'ont donc guère profité de l’effet des JO 2018.
L’autre continent du ski
Cependant, les entreprises de la filière (remontées mécaniques, signalétique, sécurité, neige de culture, ingénierie, urbanisme, etc.) n’en considèrent pas moins que les JO de Corée, et davantage encore les suivants qui se dérouleront en Chine, sont une étape importante pour la relance des sports d’hiver en Asie, « l’autre continent du ski ».
Un coup de fouet au ski dans cette partie du monde
Directeur du Cluster Montagne (Alpespace/Savoie), Benoît Robert regarde déjà plus loin : « Avec Pékin 2022, nous sommes dans le même cas de figure qu’à Sotchi : beaucoup d’équipements sont à construire et les appels d’offres, qui ne sont pas tous bouclés, devraient profiter aux entreprises françaises. Mais au-delà de ces échéances, les projecteurs olympiques vont donner un coup de fouet au ski dans cette partie du monde qui, ne l’oublions pas, représente un quart du marché mondial. » Face à un marché européen mûr, l’Asie devient un relais de croissance incontournable. Illustrations avec le groupe MND qui a, entre autres, signé un contrat de 110 millions d’euros pour l’aménagement d’une nouvelle station à 130 km de Pékin, et bien sûr Poma, présent depuis 2008 en Chine où il réalise 25 % de son chiffre d’affaires.
La Chine s’ouvre au ski
A elle seule, la Chine pourrait doubler le marché mondial du ski au cours de la prochaine décennie (125 millions de skieurs dans le monde aujourd’hui). « Dans un pays devenu très urbain et pollué, les autorités font des activités outdoor et nature une priorité nationale. Les projets de stations nouvelles se multiplient », explique Benoît Robert dont l’équipe savoyarde reçoit régulièrement des délégations chinoises venues s’inspirer des savoir-faire français en aménagement de la montagne.
Avec une vision particulière, d’ailleurs : en Chine ou en Corée, une station de ski est attractive pour ses casinos, ses galeries marchandes et ses restaurants bien autant que pour ses pistes. Une quarantaine d’entreprises françaises sont actuellement actives sur les projets chinois.
Et on les verra bientôt en Inde, où sont organisées les premières Rencontres franco-indiennes de la montagne (14 au 17 mai). En attendant la désignation, en octobre 2018, de la ville d’accueil des JO d’hiver 2026…
Cet article a été publié dans le numéro 2318 de Bref Eco.