Famar Lyon emploie 250 salariés à Saint-Genis-Laval.
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Seule usine en France habilitée par l’Agence du médicament à fabriquer de la Nivaquine pour Sanofi (un médicament à base de chloroquine), Famar Lyon a été placée en redressement judiciaire le 24 juin 2019. Et n'a depuis toujours aucun repreneur.
Sous-traitant de Merck et de Sanofi, Famar Lyon, qui emploie 250 salariés à Saint-Genis-Laval, est la seule usine agréée pour le marché français à fabriquer de la Nivaquine (à base de chloroquine importée) pour le compte de Sanofi : un antipaludéen qui suscite des espoirs, mais aussi des controverses, dans le traitement contre le Covid-19.
On peut constater que la chloroquine représente aujourd’hui une piste suffisamment sérieuse pour ne pas être écartée
Par la voix de son président Laurent Wauquiez, la Région a décidé mardi 24 mars de se mobiliser « pour sauver Famar. Il ne nous appartient pas de juger ou non de la pertinence de la chloroquine. Ce domaine relève des spécialistes de la santé. Mais on peut en revanche constater que la chloroquine représente aujourd’hui une piste suffisamment sérieuse pour ne pas être écartée », souligne la Région dans un communiqué.
Laurent Wauquiez dit s'être entretenu avec les équipes de Famar : « La Région est prête à mobiliser ses aides régionales sous forme de prêts et d’accompagnement direct pour réussir ce projet. J’ai demandé à l’Agence économique et aux services de la Région de fédérer les acteurs et de voir tous les moyens permettant de sauver Famar dans les jours à venir. »
Sonnette d'alarme tirée par les syndicats
Pour rappel, dès juillet 2019, les organisations syndicales de Famar Lyon, la CGT, CFE CGC et FO, tiraient la sonnette d'alarme quant à l'importance de ce site de production. « Famar Lyon peut et doit être une solution pour limiter les ruptures de médicaments. Les pouvoirs publics ont entre leurs mains l’occasion de montrer leur volonté à réduire le phénomène de pénurie en France en exigeant des laboratoires pharmaceutiques des contrats en faveur du site. Les capacités industrielles non utilisées sur le site de Saint-Genis-Laval sont à disposition pour répondre aux besoins sanitaires de milliers de patients en souffrance », soulignait ainsi en juillet dernier la CGT, qui, dans le contexte d’urgence sanitaire actuelle, demande la nationalisation de l'usine (tout comme les salariés de Luxfer pour les bonbonnes à oxygène).
Pas de repreneur à ce jour
Outre la Nivaquine, l'usine lyonnaise de Famar produit une dizaine de médicaments d'intérêt thérapeutique majeur : cardiovasculaire, antidiabétique, neuroleptique…
Propriété d'Aventis jusqu'en 2004, le groupe Famar était détenu depuis par le fonds américain KKR qui a mis en vente tous les sites à travers le monde. Sur les douze sites, seul celui de Saint-Genis-Laval n'a pas trouvé preneur. Un laboratoire libanais, Benta Pharma Industries, a visité le site début mars mais cela n'a pour l'heure débouché sur aucune proposition.