La suissesse Diane Reinhard a créé en 2014 une sorte de cabinet de recrutement d’administrateurs qui donne la priorité aux femmes.
Les entreprises ne peuvent plus être dirigées comme avant. Innovation disruptive, management participatif, diversité, aspirations sociétales nouvelles, sphère du travail plus démocratique : autant de remises en cause qui doivent pousser les dirigeants à s’interroger… et à trouver des solutions. Ce sera l’objet de la 1e édition de Happy Gov Day, Sommet international de la gouvernance de demain, qui se déroulera à Lyon au siège du Conseil régional, le 28 novembre prochain.
A l'occasion de cet événement, Bref Eco a publié une édition spéciale dans son numéro 2304. Epidode #4 : Rencontre avec Diane Reinhard, fondatrice en Suisse d'une société qui promeut la place des femmes dans les conseils d'administration.
Parmi les différents combats qu’a menés Diane Reinhard dans sa Suisse natale, en dehors de la politique qui l’a occupée pendant de nombreuses années, l’un n’est pas encore terminé. Comme partout ailleurs, le management dans l’entreprise helvétique reste très masculin et patriarcal. Beaucoup trop. Diane Reinhard a créé en 2014 la société Board2win « afin de promouvoir la place des femmes dans les conseils d’administration ». Une sorte de cabinet de recrutement d’administrateurs qui donne la prio-rité aux femmes… pour le plus grand bien des entreprises.
« Dans les grandes entreprises suisses, on ne compte aujourd’hui que 16 % de femmes dans les conseils d’administration et 9 % à des postes de direction. Or, plusieurs études montrent que les entreprises dont la direction est plus féminisée sont performantes économiquement. »
Quand le digital favorise la féminisation
A l’origine de la création du Cercle suisse des administratrices (140 membres actives), Diane Reinhard estime qu’en matière d’équilibre hommes/femmes dans les entreprises, « les choses n’ont pas beaucoup changé jusqu’à présent. En revanche, je pense qu’une grosse vague arrive et va faire bouger les lignes dans la décennie à venir. Les comportements et les aspirations des jeunes femmes ne sont plus les mêmes. Elles ne veulent plus abandonner leur employabilité et sont prêtes à se battre pour cela. Cette réalité est renforcée par l’explosion des métiers du numérique. La digitalisation accélère les choses car les femmes sont très communiquantes sur les réseaux sociaux. Beaucoup d’entre elles commencent à faire du business dans le digital. » Le numérique facilitateur de la parité dans le monde du travail ?