L’aéroport Lyon-Saint Exupéry lancera bientôt la construction de son nouveau terminal. Une première étape qui doit précéder le développement d’une offre plus internationale.
Après quelques travaux préliminaires, la première pierre du nouveau terminal pourra être officiellement posée à la rentrée de septembre, sur le tarmac de Lyon-Saint Exupéry. Une construction de grande envergure qui doit permettre à l’aéroport d’accueillir, à terme, 15 millions de passagers par an* tout en lui faisant franchir un palier en matière de confort et d’efficacité. Dessiné par le cabinet Rogers et réalisé par GFC, ce nouveau bâtiment circulaire, en prolongement de l’actuel T1, totalisera 70 000 m2 sur trois niveaux, soit une surface équivalente à celle de l’ensemble des terminaux actuels. Il abritera un important centre commercial (3 700 m2 de boutiques et 1 500 m2 de restaurants) ainsi que 6 000 m2 de bureaux. L’investissement global, qui s’élève à 180 millions d’euros, est le plus important engagé depuis la construction de l’aéroport en 1975. Le futur site sera totalement opérationnel fin 2018.
En attendant, la saison estivale arrive à Saint Exupéry, avec son lot de nouvelles destinations (Catane, Porto, Izmir, Séville, Stuttgart, etc.). Et après un premier trimestre décevant. En effet, faisant suite à une année 2013 conclue par une progression du trafic passagers de 1,3 % et un fret en forte croissance, les trois premiers mois de 2014 s’affichent en baisse de - 1,7 %. La raison de ce trou d’air ? Philippe Bernand, président du directoire d’Aéroports de Lyon, a son explication : “Ce repli est lié au groupe Air France qui baisse de 10 % quand l’ensemble des autres compagnies progresse de 4,4 %. A la recherche d’une meilleure rentabilité, le groupe s’est recentré sur Paris et a considérablement réduit son offre de sièges à Lyon (- 18 %) comme, d’ailleurs, dans d’autres villes de province. Nous souffrons de cette cure d’amaigrissement, plus longue que prévu”. Du coup, si le groupe national est toujours en position dominante à Saint Exupéry, sa part de marché ne cesse d’y décroître : elle est passée de 52 % en 2007 à 37 % aujourd’hui. Parallèlement, les compagnies low cost sont montées en puissance (25 % du trafic sur la plateforme lyonnaise) ; tandis que d’autres pavillons se sont renforcés, comme Lufthansa, par exemple, qui transporte à Lyon près d’un million de passagers par an (environ 12 % du trafic).
Cette tendance, sur fond de concurrence aérienne acharnée, pourrait-elle un jour débloquer le développement de vols intercontinentaux à Saint Exupéry, encore rares ? On pourrait le penser, vu le succès du vol Lyon-Dubaï ouvert en décembre 2012, même si Emirates peine à obtenir de nouveaux droits de trafic. Philippe Bernand confirme : “Nous poursuivons nos efforts pour attirer de nouvelles lignes longue distance. Notre région justifie l’existence de quelques longs courriers ciblés. Nous sommes en discussion pour être reliés à Montréal. Et les Etats-Unis (New York ou Atlanta) restent un objectif”. Malgré les échecs du passé. Et en attendant des destinations… chinoises.
Didier Durand
* Lyon-Saint Exupéry est le 47ème aéroport européen. Il est passé de 6,5 millions de passagers transportés en 2005 à 8,5 millions en 2013.
Photo : La construction du nouveau terminal sera lancée cet été.
Bref Rhône-Alpes n° 2161 du 21/05/2014
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