Sur ce cahier fabriqué avec l'agent spécifique de Bioguard, les germes ne survivent pas.
A.R.
La Région a reçu plusieurs palettes de produits papetiers fabriqués avec un agent anti-fongique, anti-bactérien et anti-viral. La collectivité a été séduite par ce produit inventé à Apprieu et fabriqué en Slovénie.
Bioguard & co est une société filiale d’Oberthur Fiduciaire (entité du groupe François-Charles Oberthur ; 1.300 pers.) qui fabrique pour sa maison-mère des produits anti-fongiques, anti-bactériens et anti-viraux utilisés depuis une quinzaine d’années pour traiter les billets de banque de plusieurs pays (10 milliards de billets traités seraient en circulation). Depuis peu, le groupe a pris la décision de se diversifier et de proposer sa technologie, conçue par un laboratoire de dix chercheurs basé à Apprieu (Isère), pour d'autres applications. Un vernis est déjà disponible pour traiter du mobilier mais la société souhaite investir d'autres secteurs comme le traitement du papier.
Elle cherchait pour cela un partenaire. La Région Auvergne-Rhône-Alpes a été sollicitée et elle a accepté d’acheter des fournitures. Laurent Wauquiez, président de la région, présentait hier ce partenariat, précisant que « la philosophie ici est la même que pour la politique des purificateurs d’air : prévenir », arguant que le papier est l’un des cinq plus gros vecteurs de circulation des virus. « La charge virale est réduite entre 100 et 1.000 fois par rapport à un papier classique », précise Henri Rosset, qui dirige le laboratoire.
Un papier made in Slovénie
Concrètement, une fois le papier fabriqué et séché, il est passé dans un bain comprenant le produit fabriqué par Bioguard qui imprègne donc le papier et y demeure.
« Pour la fabrication des produits fiduciaires, nous avons une usine aux Pays-Bas », explique Nicolas Koutros, directeur général délégué de Bioguard et directeur général adjoint du groupe. « Pour le reste, nous procédons par licence », poursuit-il. En l’occurrence, pour le papier, c’est une usine en Slovénie qui est licenciée. « Il faut des équipements spécifiques et un savoir-faire », justifie Nicolas Koutros. « Mais nous voulons justement élargir le panel de sociétés et d’applications pour l’avenir ».