Fruit de longues années de recherches menées conjointement à Lyon et au Québec et spécialisée dans une démarche unique de « repositionnement de médicaments », Signia Therapeutics fêtera ses deux ans en avril.
Les fondateurs et associés de la société « où une levée de fonds de plusieurs centaines de milliers d’euros est en cours », indique Philippe Personne, son Pdg, sont quatre scientifiques : Olivier Terrier, Andrés Pizzorno et Manuel Rosa-Calatrava (directeur de recherche Inserm et directeur adjoint de VirPath), issus du laboratoire VirPath de l’Université Claude Bernard Lyon, tandis que Guy Boivin est le partenaire québécois du laboratoire depuis 2011 (Université Laval/CHU de Québec).
Une approche originale
La raison d’être de Signia est « de faire du médicament repositionné à partir de molécules qui existent sur le marché, et sont déjà commercialisées ou pas, résume Philippe Personne. Autrement dit, on utilise l’existant en vue de lui donner de nouvelles applications thérapeutiques. » Si Signia n’est pas la seule société sur ce segment, en revanche son « originalité réside dans une approche innovante ». Ainsi, « à la différence des approches classiques qui ciblent un mécanisme d’action particulier, nous nous intéressons à ce qui se passe au niveau de la cellule dans son entièreté. » En se fondant sur « une analyse transcriptonique (la transcription du génome en protéines) qui permet de donner un état de la cellule à un moment donné », Signia Therapeutics est capable d’établir « la signature de la cellule infectée de patients, que l’on exposera ensuite à des candidats médicaments ». Une approche jamais utilisée jusqu’à présent dans le développement de médicaments, et rendue possible grâce à la banque de données issue d’échantillons cliniques dont dispose la société.
Pathologies respiratoires
L’ambition de la société est de répondre aux besoins médicaux importants notamment dans le domaine des pathologies respiratoires virales (grippe, bronchiolite, pneumopathie, etc.). Les premiers travaux ont permis de valider l’activité antivirale de huit molécules, qui ont fait l’objet de quatre dépôts de brevets et d’un essai clinique de phase IIb chez des patients atteints de grippe sévère. En outre, un accord a été signé avec Sanofi qui va permettre d’analyser des molécules, jamais commercialisées, en vue de les repositionner comme antiviraux.
Forte de trois collaborateurs, Signia Therapeutics, présidée par Michel Cousineau, devrait recruter six personnes en 2019.
Cet article a été publié dans le numéro 2360 de Bref Eco.