Le site de production de Gifrer à Décines.
Gifrer
La Métropole de Lyon et la Ville de Décines se mobilisent aux côtés des salariés du laboratoire Gifrer-Barbezat, célèbre notamment pour sa bouteille bleue d’éther et ses unidoses de sérum physiologique. Objectif : sauver ce site centenaire et les 125 emplois menacés dans le cadre du Plan de sauvegarde de l’emploi annoncé courant septembre par la direction.
Pour relancer les négociations avec Karl Verlinden, Pdg de la société Gifrer et du groupe familial belge Qualiphar, repreneur du laboratoire lyonnais en 2000, la Métropole de Lyon, en accord avec la mairie de Décines-Charpieu, a décidé de racheter le foncier du site « à sa valeur de marché pour permettre le maintien des activités productives et tenter de sauver les 125 postes menacés de suppression ».
Un courrier signé conjointement de la Métropole de Lyon et de la Ville de Décines va être adressé à Agnès Pannier-Runachier, ministre déléguée auprès du ministre de l'Économie, des Finances et de la Relance, chargée de l'Industrie afin de l’interpeller sur l’importance d’intégrer Gifrer comme projet d’investissement productif dans le cadre du plan national « France Relance » pour permettre la reprise totale ou partielle de ses activités.
Des savoir-faire précieux à sauvegarder
« Il est essentiel de sauver cette entreprise française aux savoir-faire remarquables et qui nous sont précieux pendant cette crise sanitaire », souligne ainsi Emeline Baume, 1re vice-présidente (EELV) déléguée à l’Économie, à l’Emploi, au Commerce, au Numérique et à la Commande publique, assurant que « la Métropole va négocier au mieux auprès de la direction pour imaginer l’avenir de l’entreprise à court et moyen terme ».
« Décines est très attachée à l’entreprise Gifrer et à ses salariés, qui, pour certains d’entre eux, travaillent depuis plus de vingt ans pour cette société. Je reste très vigilante sur les négociations qui vont avoir lieu dans les prochains jours et j'attends des garanties et des propositions acceptables pour les salariés » ajoute Laurence Fautra, maire (LR) de Décines-Charpieu.
Difficultés financières et obsolescence du site selon la direction
Pour rappel, la direction de Gifrer a annoncé, en septembre dernier, une restructuration, en particulier la fermeture des lignes de production de son site historique de Décines-Charpieu, « en raison d'importantes difficultés financières » générées notamment par « l’obsolescence du site de production ». Seuls les services qualité, affaires réglementaires et marketing seraient maintenus sur ce site selon la direction, tandis que la fabrication des produits devrait être confiée à des sous-traitants, en France et en Belgique. Ainsi, sur les 215 emplois que compte cet établissement plus que centenaire, 125 seraient supprimés, et ce, dès le premier trimestre 2021. « Le tout, en dépit d'un chiffre d'affaires en constante progression », dénoncent les salariés du site de Décines, qui étaient en grève mardi.
Née en 1912 de la rencontre de Paul Louis Barbezat, chimiste, et des frères Gignoux, fabricants d’eau oxygénée, la société Gifrer s'est d'abord illustrée dans la fabrication de produits chimiques, notamment de colorants pour le textile de l’industrie lyonnaise… Après la Seconde Guerre mondiale, Marc Barbezat, pharmacien, succédant à son père, développe l’activité autour de la médication familiale. En 1981, Gifrer innove encore en créant le sérum physiologique sous forme d'unidoses stériles.