Arnaud Bennet : "Nous allons poursuivre nos investissements qui dynamisent notre offre et fidélisent nos visiteurs"
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Premier site de loisirs de la région Auvergne-Rhône-Alpes et locomotive touristique et économique de l’Allier, le parc de loisirs et zoologique du PAL (Saint-Pourçain-sur-Besbre) va clôturer une saison qui donne finalement de beaux signes d’espoir. Rencontre avec son dirigeant Arnaud Bennet.
Quel est le bilan de fréquentation de cette saison mouvementée ?
Arnaud Bennet : En dépit de la pandémie et de l’instauration du pass sanitaire, le PAL a accueilli 155.000 visiteurs au mois de juillet et 215.000 en août, soit une augmentation de 7 % par rapport à 2019, qui était une année de référence. On pense accrocher les 500.00 visiteurs en tout sur la saison, mais on ne parle pas d’une « bonne saison ». Avec une ouverture en juin au lieu de début avril habituellement, nous afficherons une baisse de 20 % d’entrées au global, par rapport à 2019.
Vous êtes également président du Syndicat national des espaces de loisirs, d’attractions et culturels (Snelac), réunissant près de 500 entreprises en France. Comment s’en sortent ces différents sites ?
Arnaud Bennet : Nous étions finalement sans doute trop pessimistes quant au pass sanitaire. Si son impact est réel, il n’est pas non plus dramatique, avec des baisses de 15 % en moyenne. Mais plus on descend dans la dimension du site et plus l’impact est fort. Beaucoup de structures vivent d’une fréquentation « impulsive », difficilement compatible avec le besoin d’anticipation du pass sanitaire. Les spectacles vivants, grottes, châteaux ont aussi été plus impactés par l’absence de la clientèle étrangère.
Certaines entreprises sont donc très fragilisées et on ne peut pas écarter de possibles fermetures dans les mois à venir. Au Snelac, nous travaillons donc à des suggestions à apporter au gouvernement, comme la transformation des prêts garantis par l’État en favorisant les réinvestissements dans les entreprises et donc dans l’économie locale.
Comment Le PAL a-t-il surmonté ces deux dernières années de crise ?
Arnaud Bennet : Nous gérons notre entreprise, en croissance régulière, de manière raisonnable avec une importante part d’autofinancement dans nos investissements. Nous avons donc commencé l’année 2020 avec un endettement limité et une trésorerie importante, qui nous ont permis d’assurer la première partie de confinement, avec peu de recours au temps partiel. De janvier à mai 2021, nous avons obtenu des aides de 70 % sur les coûts fixes. Tout cela nous a permis de maintenir le cap, notamment en ouvrant en juin notre nouvel hôtel, « Le Savana », représentant un investissement de 17 millions d’euros.
Ce nouvel axe de développement autour de l’hébergement répond-il à vos attentes ?
Arnaud Bennet : Avec 100 % de taux d’occupation pour nos 31 lodges et l’hôtel de 300 lits en juillet-août et presque autant pour les week-ends de septembre, on peut dire que oui. En année pleine, on estime même que l’hôtellerie représentera entre 20 et 25 % de notre chiffre d’affaires. Avec l’offre toujours élargie du parc, nous avons réussi à faire du PAL un lieu de séjour, où nos hébergements sont aujourd’hui des expériences et un élément de décision à part entière.
Quelles sont les perspectives d’avenir pour Le PAL ?
Arnaud Bennet : Nous allons poursuivre nos investissements qui dynamisent notre offre et fidélisent nos visiteurs. L’axe de l’hébergement s’imposant comme une évidence qui sécurise notre chiffre d’affaires, nous réfléchissons à de nouveaux concepts forts et immersifs. Nous cherchons aussi à anticiper les changements climatiques à venir, notamment pour faire face aux périodes de fortes chaleurs.
En 2022, près de 2 millions d’euros seront investis dans une grande zone pour enfants avec des jeux d’eau. En 2024, nous devrions aussi investir dans une grande attraction aquatique à près de 10 millions d’euros. Tout en respectant l’exigeant label « Divertissement durable » mis en place au sein du Snelac depuis cet été.
BIO EXPRESS
1958 : Naissance
1981 : Diplôme de l’école de commerce Sup’de Co Amiens
De 1982 à 1990 : Carrière au sein du groupe Danone en tant que responsable d’équipe commerciale, responsable secteur, chef de ventes régional, chef de produit et chef de groupe.
1990 : Reprise du parc Le PAL, créé par son beau-père André Charbonnier
Depuis 2003 : Président du Snelac
Cet article a été publié dans le numéro 2467 de Bref Eco.