Au cours de la saison dernière, les droits TV ont ainsi pesé pour plus d’un tiers des revenus de l’OL, dont 71 millions d'euros dans le cadre de sa participation à la Champions League.
Un des matchs les plus importants de l’année s’est donc joué le 10 décembre 2019 au Groupama Stadium. Lorsque l'OL, à 10 mn de la fin du match contre Leipzig, marque un but qui change la donne au niveau des droits TV.
Jusqu’au bout du suspens ! On ne reviendra pas sur l’odieux comportement d’un groupuscule de supporters qui a fait les choux gras de la presse sportive. Après avoir été mené 2‑0 par Leipzig, l’OL a donc acquis sa qualification pour les huitièmes de finale de la Champions League à dix minutes de la fin du match, grâce à l’égalisation du capitaine Memphis. Jean-Michel Aulas dit avoir le cœur solide. On le croit. Car le résultat n’est pas seulement sportif. La valeur de cette qualification est aussi financière. En un instant, le budget de la saison de l’OL s’est gonflé de quelques dizaines de millions d’euros, grâce aux droits TV liés à la compétition européenne.
Au cours de la saison dernière, les droits TV ont ainsi pesé pour plus d’un tiers des revenus de l’OL, dont 71 millions d'euros dans le cadre de sa participation à la Champions League. La deuxième ressource est la cession de joueurs (28 % des revenus) dont le niveau peut fortement varier d’une année sur l’autre. La billetterie, elle, compte pour 13 %.
La stratégie du full entertainment
Le Groupama Stadium a donné une autre dimension à l’OL dont le chiffre d’affaires a triplé depuis son inauguration en janvier 2016. Plus grande, plus confortable, l’enceinte n’accueille plus seulement des matchs. En mai dernier, le chanteur Ed Sheeran y a attiré 150.000 spectateurs en trois soirées. Et l’été prochain, les concerts de Paul McCartney ou Rammstein ne devraient pas être en reste, tout comme le nouveau festival de musique (Felyn), sans oublier le Cirque du Soleil. La stratégie du full entertainment et de la diversification est en marche. Elle doit, à l’avenir, éviter de faire reposer l’équilibre économique de l’OL sur des résultats sportifs toujours fragiles et aléatoires. On n’y est pas encore (les événements ne représentent que 3 % des revenus totaux) mais la direction est prise.
La diversification continue
A Décines, autour du stade, l’OL City prend par ailleurs forme avec un immeuble de bureaux, un hôtel, un centre médical et un laboratoire d’analyses. Une nouvelle aréna (jusqu’à 16.000 places pour les concerts, 115 millions d'euros d’investissements) devrait sortir de terre d’ici 2022. Des terrains ont été cédés pour l’académie de tennis de Jo-Wilfrid Tsonga. Et les initiatives se multiplient : projets dans l’e-sport, le Futsal et le foot à 5, prise de participation dans l’Asvel…
Enfin, le projet de rachat d’un club de foot féminin américain (Reign FC, à Seattle) se précise. Et une prise de participation de 10 % au sein de la Pelé Academia, au Brésil, complète les accords passés avec d’autres écoles de foot (Maroc, Sénégal, Chine, Vietnam, Corée du Sud).
Jean-Michel Aulas n’est pas encore rassasié. Mais après une nouvelle défaite contre Rennes qui s’est aussi soldée par les graves blessures de joueurs majeurs, la situation se corse. Il va falloir cravacher pour arracher, en fin de championnat, une place qualificative pour la Champions League 2020‑2021.
L'OL en chiffres
309 M€ de CA (au 30 juin 2019 ; + 7 %) pour 77 M€ d’excédent brut d’exploitation et un résultat net de 6,4 M€ ;
Objectif CA 2024 : 400 M€ ; 500 salariés ;
Affluence moyenne par match (saison 2018-1019) : 49.000 spectateurs.
Cet article a été publié dans le numéro 2395 de Bref Eco.