A Brides-les-Bains (Savoie), les thermes actuels seront étendus sur cinq niveaux, soit 2.400 m² d’espaces supplémentaires dont 600 m² pour un grand spa.
Le résultat de l’appel à projets lancé en janvier dernier par la Région Auvergne-Rhône-Alpes à l’attention des stations thermales a été dévoilé il y a quelques semaines.
Quinze d’entre elles ont été retenues (*) pour des projets qui seront subventionnés à hauteur de 20 millions d’euros sur la période 2016‑2020, comme l’avait annoncé le Plan thermal lancé par l’exécutif régional. Les projets présentés (modernisation, extension, urbanisme…) totalisent près de 350 millions d’euros d’investissements, qu’ils soient publics ou privés. De quoi relancer un secteur qui s’est quelque peu assoupi : 134.000 curistes sont accueillis chaque année dans les stations contre… 209.000 en 2009.
Profiter de la mode du bien-être
Soins, activités physiques, gestion du stress, nutrition équilibrée, prévention, éducation thérapeutique : l’idée de santé globale est à la mode. Et si le marché du thermalisme reste en progression, celui du bien-être serait sur une croissance encore plus porteuse, de 10 à 12 % par an. Lors du dernier Salon des thermalies, à Lyon le 3 février dernier, les perspectives officielles annonçaient une « explosion de la demande thermale : le marché du bien-être devrait plus que doubler en dix ans en Europe et dans le monde (...) La modernisation des équipements est essentielle pour permettre d’optimiser la fréquentation des stations thermales et d’accélérer la création d’emplois dans ce secteur, des emplois durables et de proximité, qualifiés et au cœur des territoires ». Pour les stations ambitieuses, le défi est donc de booster leur fréquentation touristique, en plus des fameuses cures médicales de 18 jours.
2.000 emplois potentiels dans les cinq ans ?
A raison de dix nouveaux emplois pour cent curistes supplémentaires, les services de la Région tablent sur la création de 2.000 postes (directs et indirects) dans les cinq ans. Et puisqu’il faut bien afficher un challenge, le président Laurent Wauquiez et son équipe en ont fixé un : faire d’Auvergne-Rhône-Alpes la première région thermale de France (elle est aujourd’hui dépassée, en nombre de curistes, par l’Occitanie et la Nouvelle Aquitaine), doubler la fréquentation touristique et le chiffre d’affaires généré par les stations.
Chantiers
En Savoie, Brides-les-Bains (groupe Compagnie Lebon), spécialisée dans l’amaigrissement et les rhumatismes, présente l’un des plus importants chantiers d’agrandissement de la région. Avec un budget de 14 millions d’euros, le nouvel établissement thermal sera livré en mars 2018. Dans le Puy-de-Dôme, à Châtel-Guyon, France Thermes a également lancé un programme de grande envergure, avec un nouvel ensemble thermal dont la facture s’élèvera à 32,8 millions d’euros (ouverture mi-2018). La station pourra alors allonger sa période d’ouverture et prévoit la création de 80 emplois locaux. Deux exemples parmi d’autres. Les heureux élus du Plan thermal régional devront attendre septembre pour connaître le détail des subventions dont ils pourront profiter.
(*) 15 STATIONS RETENUES
Auvergne-Rhône-Alpes compte 24 stations thermales, pour 2.000 emplois directs et près de 100 M€ de CA. Les 15 stations retenues par le Plan thermal régional : Aix-les-Bains (la plus importante : 28.000 curistes/an), Allevard-les-Bains, Brides-les-Bains, Châtel-Guyon, Chaudes-Aigues, Montbrun-les-Bains, Neyrac-les-Bains, Saint-Gervais, Uriage-les-Bains, Vals-les-Bains, Vichy puis Divonne-les-Bains (la plus petite : 1.000 curistes/an), La Bourboule, Le Mont-Dore et Royat.
Cet article a été publié dans le numéro 2295 de Bref Eco.