Tomorrowland
Le festival de musique électro Tomorrowland Winter tient désormais une place particulière dans le calendrier culturel de l’Alpe d’Huez. Une position renforcée par la signature de sa prolongation jusqu’en 2030.
Le festival de musique électronique Tomorrowland tiendra sa 4e édition du 16 au 23 mars 2024. Indiscutablement, le succès populaire est au rendez-vous. 22 000 visiteurs sont attendus cette année dont 47 % en provenance de pays étrangers, principalement européens même si environ 3 000 personnes viennent de pays plus lointains (États-Unis, Brésil, Canada, Australie, Israël). Mais « n’imaginez pas que ces gens font l’aller- etour à l’Alpe d’Huez uniquement pour le festival. Il en profitent pour visiter Paris, Amsterdam, Berlin ou Barcelone », explique Debby Wilmsen, porte-parole de Tomorrowland en Belgique.
Vacances au ski et festival
Mélanie Turleque, responsable de Tomorrowland Winter, développe : « Notre concept commercial, c’est de privilégier les packages d’une semaine de vacances incluant le festival, ce qui limite les aller-retours quotidiens en voiture (un pass de quatre jours est aussi proposé, NDLR). Nous n’excluons pas les pass à la journée mais ils sont minoritaires, de 10 à 15 % du total, pour lesquels nous proposons une dizaine d’autocars depuis Grenoble ». Ces remarques ne sont pas anodines. Elles répondent à l’une des principales critiques avancées contre ce genre de manifestations : la pollution par les voitures qui montent en station.
Comment minimiser les nuisances
L’organisateur a lancé Tomorrowland en Belgique en 2005 et vient de signer pour la version hivernale de son festival avec L’Alpe d’Huez jusqu’en 2030. Il affûte sa politique environnementale dans une certaine transparence. « L’organisation d’un festival cause des nuisances et nous en sommes tout à fait conscients. Nous nous efforçons de minimiser notre empreinte et cherchons en permanence toutes les solutions possibles pour limiter cet impact ». Pour renforcer sa démarche environnementale, la société (privée) s’appuie sur plusieurs partenaires : le cabinet conseil Green Événements établira bientôt un bilan carbone du festival ; l’association Aremacs et la société grenobloise Lely Environnement apportent leur expérience sur la gestion et le recyclage des déchets ; et l’association Mountain Riders devrait aussi intervenir, à partir de 2024, sur le recyclage du matériel de ski. Cette année, sera testée l’utilisation de HVO (huiles végétales usagées) dans les générateurs électriques installés sur le festival, en remplacement du gasoil. Et une réflexion est entamée avec EDF et Enedis pour installer des arrivées d’électricité fixes. L’organisateur multiplie par ailleurs les écogestes : emballages recyclables, absence de plastiques à usage unique, gobelets réutilisables, bars à eau, distribution de portes-mégots et de bouchons d’oreilles, sensibilisation des festivaliers, des fournisseurs et partenaires au respect de la nature, mise en place d’autobus depuis la Belgique, l’Allemagne, les Pays-Bas, la Suisse, l’Italie, etc. « Nous utilisons autant que possible les emplacements existants en montagne et dans le village, comme pour nos trois scènes en altitude au Signal, à Chantebise et à La Folie Douce qui fonctionnent la journée. En soirée, ce sont le Palais des sports et le stade de foot qui accueillent les concerts », poursuit Debby Wilmsen.
Des retombées économiques locales importantes
On ne connaît pas encore dans le détail les conditions financières du renouvellement du contrat jusqu’en 2030. L’organisateur de Tomorrowland Winter souligne en revanche l’impact économique de son festival : il serait de 33 millions d’euros (organisation et visiteurs) dont 16 millions d’euros de retombées locales (commerces, hôtellerie-restauration) et 13 millions d’euros dépensés ailleurs en Auvergne-Rhône-Alpes. Et de préciser : « Aujourd’hui, nous nous autofinançons, nous n’avons plus de subvention de la Région », comme cela a été le cas pour la première édition. Tomorrowland Winter est donc une aubaine pour le commerce local. Un hôtelier nous expliquait par ailleurs combien le festival venait renforcer la notoriété de l’Alpe d’Huez. Et rajeunir sa clientèle.
Cet article est issu de notre numéro spécial montagne, à retrouver ici.