En juin 2018, Bruno Cercley et Benoît Laval, devant les locaux de Raidlight Vertical à Saint-Pierre-de-Chartreuse.
V.Riberolles
Le groupe Rossignol vient d’annoncer la prochaine fermeture de l’atelier de fabrication d’équipements pour le trail et la randonnée de l’ex-société Raidlight Vertical à Saint-Pierre-de-Chartreuse.
L’ancienne société Raidlight Vertical, spécialiste des équipements de trail et de randonnées, avait été vendue par son fondateur Benoît Laval au groupe Rossignol en 2016. Le départ de ce dernier du management du groupe en février dernier avait déjà interpellé sur le devenir de Raidlight Vertical en tant que modèle économique.
L’annonce aux salariés en début de semaine de la fermeture de l’atelier de fabrication d’équipements, en particulier des sacs à dos, semble confirmer la fin de l’aventure et de l’esprit Raidlight. Benoît Laval avait cédé un concept produit, une communauté d’utilisateurs, un mode de fabrication locale et apparemment rentable, mais le groupe Rossignol rachetait une marque et un ticket d’entrée sur le marché porteur du trail.
La fin d'un écosystème de production locale
L’Inofab, le site de conception et de fabrication, produisait encore il y a un an près de 30.000 pièces avec onze salariés, pour un chiffre d'affaires proche de 400.000 euros. Une vingtaine de machines était en place, ce qui avait nécessité un investissement d’environ 150.000 euros. Benoît Laval avait réussi à créer un écosystème local en profitant de nouvelles technologies comme la découpe laser et le thermocollage qui permettent de changer radicalement la conception des produits techniques pour les rendre plus légers, plus performants et aussi plus rentable à fabriquer en France plutôt qu’à l’étranger.
La conception, la R & D, le marketing et le développement restent
L’analyse des coûts de production a été différente chez Rossignol. Dans un communiqué, les salariés de Saint-Pierre-de-Chartreuse expliquent ainsi « le transfert progressif des volumes vers la Chine » ces derniers mois. Une décision qui n’avait pas été évoquée par Rossignol selon Benoît Laval, lorsqu’il était encore présent dans le groupe. L’industriel explique pour sa part que cette décision est motivée par un souci de « rationalité économique » soulignant également que le principe de relocalisation pour des produits de ce type-là « n’est pas intéressant. »
Cinq personnes sont concernées sur un total de 25 collaborateurs. Il leur sera proposé des solutions de reclassement interne ou externe. Les services de conception, la R & D, le marketing et le développement restent, eux, sur place.
Benoît Laval propose de reprendre l’atelier
Au mois de juin 2018, dans les locaux de Raildlight, Bruno Cercley, Pdg de Rossignol, expliquait en présence de Benoît Laval : « Deux ans ensemble et nous n’avons pas vu passer le temps. Nous sommes en pleine intégration de la logistique, du sourcing, des nouveaux produits. » Cette intégration semble désormais terminée pour Rossignol qui a pu entrer sur le marché du trail et du running pour challenger des intervenants comme Salomon : « Les ventes décollent, soulignait encore Bruno Cercley. Pour le moment c’est la lune de miel. » De son côté, Benoît Laval a indiqué sur son compte Linkedin qu’il avait fait une offre de reprise de l’atelier au patron de Rossignol.