Cette saison, les « fenottes » de l’OL visent un troisième titre consécutif en Ligue des Champions.
Richard Mouillaud / Le Progrès
Cet été, France Télévisions avait choisi de diffuser en prime time des matches de l’Euro de football et de la Coupe du monde de rugby. Normal, direz-vous ! Oui, sauf qu’il s’agissait de compétitions… féminines.
Pour la première fois, les téléspectateurs ont donc pu assister sur France 2, à une heure de grande écoute, à des matches féminins. Et les audiences ont suivi ! 3,2 millions de téléspectateurs en moyenne ont regardé les matches des Bleues, alors que la demi-finale France-Angleterre du Mondial féminin de rugby en a réuni en moyenne 3 millions. Si ces chiffres restent encore modestes comparés aux audiences des matches masculins, ils illustrent néanmoins un changement de mentalité dans la façon d’aborder le sport féminin. Même au niveau local, Le Progrès suit désormais tous les matches de l’OL féminin et du Lyon Asvel féminin*.
Dès le début, Jean-Michel Aulas a cru au projet de l’OL féminin
Pour Isabelle Bernard, dirigeante de l’OL féminin, cet intérêt naissant pour le sport féminin est avant tout attribuable aux bons résultats des équipes. Et concernant le cas précis de l’OL féminin - qui rafle tout sur son passage - à la volonté d’un homme : « Dès le début, Jean-Michel Aulas a cru au projet de l’OL féminin. Il a réussi à faire bouger les lignes à plusieurs titres (contrats des joueuses, etc.). Le président a voulu mettre à égalité les hommes et les femmes. Il n’y a que si le patron s’implique et y croit que le reste des équipes suit », explique Isabelle Bernard qui rappelle, qu’il n’y a pas si longtemps, les joueuses ne pouvaient pas avoir de contrat où il était écrit « footballeuse ». « Jean-Michel Aulas a réussi à obtenir de la fédération que les joueuses puissent avoir un contrat fédéral. »
L'épineuse question de la reconversion des joueuses pro
Le budget de l’OL féminin s’établit aujourd’hui à 7 millions d’euros, provenant pour la partie principale des recettes de sponsoring « en forte progression », le club restant toutefois en soutien, car « les recettes liées aux droits TV et à la billetterie interviennent dans une moindre mesure », nous indique le club qui se réjouit de voir arriver de nouveaux sponsors « majeurs ». Le groupe informatique Sword vient en effet d’apposer son logo sur le maillot Europe.
Au-delà des résultats, c’est un autre combat que mène Isabelle Bernard, en dehors du terrain : « La question de la reconversion professionnelle des joueuses se pose d’autant plus que le salaire d’une joueuse professionnelle ne permet pas d’envisager de vivre plusieurs années sur ses gains en fin de carrière. »
* Marie-Sophie Obama, présidente déléguée du Lyon Asvel Féminin, interviendra aux côtés de Frédérique Plasson, directrice du Réseau Sud-Est Harmonie Mutuelle, lors d’une conférence organisée à la cérémonie des Trophées « Les Femmes de l’Economie », le mardi 28 novembre au Théâtre du Casino Grand Cercle à Aix-les-Bains.
Cet article a été publié dans le numéro 2308 de Bref Eco.