Benoit Laval espère réaliser avec Raidlight-Vertical au moins l’équivalent de 50 % de l’activité du dernier exercice avec comme ambition « de remonter au niveau actuel d’ici deux à trois ans. »
Le 1er août 2020, les marques Raidlight et Vertical ont été cédées par Rossignol à leur fondateur Benoit Laval, soutenu par un pool d’actionnaires. Après la saison 1, « La genèse », la saison 2 « Le rachat » voici la saison 3 « Le retour », dans laquelle on découvrira comment ces marques de trail et d’outdoor peuvent, dans le massif de la Chartreuse, repartir du bon pied.
C’est dans un message posté sur le réseau LinkedIn que la nouvelle du rachat des actifs des marques Raidlight et Vertical au groupe isérois Rossignol, a été confirmée par Benoit Laval, leur fondateur. Epaulé par les actionnaires historiques, rejoint par d’autres passionnés d’outdoor et soutenu par le fonds Calao déjà dans l’aventure lors de la création de Raidlight en 1999, Benoit Laval a sécurisé un financement de 2,5 millions d’euros. Une trésorerie qui a permis de racheter les actifs (le stock de produits finis et les machines de l’atelier de Saint-Pierre de Chartreuse) et assurera le BFR pour les deux années à venir avec en particulier les salaires des 22 collaborateurs repris dans l’opération.
Le commercial a fait défaut
L’épisode Rossignol aura duré quatre ans pour un résultat économique décevant. Piloté par Bruno Cercley, président du groupe positionné sur le marché du ski avec les marques Rossignol et Dynastar, la tentative d’intégration de la PME Raidlight-Vertical a failli signer sa perte. Le deal de départ était, rappelle Benoit Laval, « de multiplier par 3 le chiffre d’affaires de 2016 » qui s’établissait à 7 millions d’euros. Objectif jamais atteint puisque l’exercice fiscal 2019-2020 s’est achevé à 8 millions. « Ce qui n’a pas marché, c’est le commercial. Nous devions nous étendre aux Etats-Unis et sur d’autres marchés via les filiales de Rossignol. » Lorsque Bruno Cercley engage l’intégration complète de la société Raidlight dans le groupe au début de l’année 2018, la situation se tend. « Le début de la fin, » explique Benoit Laval.
Une opportunité en or
ll démissionnera de ses fonctions au sein de Rossignol en février 2019 quelques mois avant la fermeture de l’atelier de fabrication d’équipement pour le trail et la randonnée de Saint-Pierre-en-Chartreuse, l’Inofab. Alors que son offre de reprise de l’atelier avait été refusée par la direction du groupe, Benoit Laval, va se voir offrir une opportunité en or, de revenir à la charge avec la crise économique et sanitaire liée au Covid-19. Une crise qui va accélérer pour Rossignol la « baisse significative » et structurelle des volumes de vente sur le marché du ski et le pousser à lancer au cœur de l’été un plan de restructuration de ses outils de production et à se recentrer sur son cœur de métier, le ski.
En 15 jours, j’ai l'accord d'Altor Equity Partners
Benoit Laval remonte au créneau pour reprendre les deux marques en s’adressant directement à l’actionnaire majoritaire de Rossignol, le suédois Altor Equity Partners. « En 15 jours, j’ai eu leur accord. » Il va ainsi mettre la main sur une année complète de stocks de produits finis (sacs, chaussures, accessoires…) et récupérer in extremis les 30 machines de l’atelier de Saint-Pierre-de-Chartreuse (machines à coudre, imprimante et presse à sublimation…) emballées mais toujours en attente du transporteur.
Retrouver l'ADN originel
L’enjeu désormais dans « une situation tendue, difficile » est de réaliser au moins l’équivalent de 50 % de l’activité du dernier exercice avec comme ambition « de remonter au niveau actuel d’ici deux à trois ans. » Pour cela Raidlight-Vertical veut retrouver une ADN basée sur une forte innovation produit, sur une communauté très impliquée et sur un Made in France délaissé. L’équipe en place va s’investir dans une démarche plus écoresponsable avec l’intégration progressive et massive de polyester recyclé dans ses produits.