Cette fois, c’est la rentrée. La parenthèse olympique est un très joli souvenir. La France s'est longtemps cherchée un gouvernement. Il en va de même pour un des fleurons de son économie, l’industrie agroalimentaire, qui est aussi son 1er employeur industriel.

Ce secteur, en profonde mutation, est pétri de paradoxes.  

Quelques exemples pour illustrer la complexité de la situation actuelle :  

• Notre souveraineté alimentaire n’est plus une évidence :  deuxième exportatrice mondiale il y a vingt ans, La France se situe désormais au sixième rang. 
• De nombreuses filières agricoles sont fragilisées par les effets du réchauffement climatique, les ravages de certains insectes, mais aussi par une baisse de la consommation.  
• Le monde agricole est en crise et sent démuni.  
• Les consommateurs ont vu leur budget contraint par l’inflation et sont en recherche de plus de proximité et d’authenticité. 
• Le poids de la consommation de produits bio, est retombé en 2023 à son niveau de 2018 ; l’inflation a rebattu les cartes et l’offre pléthorique et peu lisible a aggravé la situation. 
• La grande distribution se recompose et tente de trouver la parade. 
• Les industriels se rendent à l’évidence que la course à l’innovation n’est plus la panacée. 
• Nutri-Score et bientôt Origine-Info visent à rassurer un consommateur désorienté. 

L’écosystème dans son ensemble recherche un nouvel équilibre. Nous le ressentons en tant que consommateur et cela a un impact visible sur l’attractivité du secteur. 

La pénurie de main d’œuvre est ancienne dans les cultures (maraichères, viticoles…) et les difficultés de recrutement sont bien identifiées sur des postes d’opérateurs postés dans l’industrie.  

Je le constate d’une autre manière ans sur les postes cadres dans l’exercice de mon métier de chasseur de têtes. Les profils formés et compétents n’ont pas disparu mais leur regard sur le secteur a changé.  

L’agroalimentaire a perdu de sa superbe et en faire partie ne suffit plus à leur faire briller les yeux. Certains décident de le quitter ou de boycotter des secteurs, d’autres d’y rester en choisissant l’entreprise qui répondra à leurs attentes.   

Les questions qui traversent la société sont celles que nous posent les candidats lorsque nous les approchons : quid de la responsabilité sociétale et environnementale ? Quid du projet d’entreprise ? Quid des moyens ? Quid des relations avec les autres acteurs de la filière ?  

Le niveau d’exigence sur les réponses est devenu plus fort et les actions entreprises plus probantes que les déclarations d’intention. 

Une fois ce constat dressé, que faire pour améliorer l’attractivité de son entreprise dans ce contexte ? 

Je propose 3 axes de travail à privilégier, à manier avec pragmatisme.  

• Être explicite sur  
• Le contexte  
• les missions et les conditions de leur exercice   
• La rémunération et ses attributs 
• Les étapes du processus de recrutement  

  Être cohérent  

• Entre le projet d’entreprise et les actions mises en œuvre 
• Entre les moyens attribuées et les objectifs énoncés  
• Dans la manière de gérer la relation candidat  

Exemple ne pas multiplier les entretiens si on met en avant une structure courte 

 Contribuer à son écosystème 

• Porter une vision de son rôle au sein de son écosystème  
• Quelles relations avec les autres acteurs de la filière ? 
• Quelles coopérations ont-elles été initiées ? 

Si l'industrie agroalimentaire traverse une zone de turbulences où se mêlent paradoxes et incertitudes, les initiatives sont nombreuses, de nouveaux modèles très différents émergent et beaucoup de futurs sont envisageables.  

Être attractif c’est avant tout vous donner les moyens de trouver les profils en phase avec votre vision du secteur, avec votre culture managériale, et qui sauront contribuer à la réussite de vos projets. Soyez clairs dans votre proposition, cohérents dans vos actes et dans la relation candidat, rajoutez une dose d’humilité et vous augmenterez vos chances de recruter à bon escient.