Dominique Thillaud, directeur général de la Compagnie des Alpes
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Si notre territoire d'altitude est l'un des premiers à vivre Les conséquences du changement climatique, nul doute que l'esprit pionnier montagnard se refuse à Les subir. Ainsi, pour ceux qui vivent ou travaillent en montagne, faire sa part pour atténuer au mieux ce réchauffement est déjà une évidence.
Mais pour aller plus loin et ouvrir une nouvelle voie, ne faut-il pas appréhender la situation avec pour conviction que La montagne n'est pas un problème mais bien une solution ! En effet, tout en maintenant les initiatives collectives déjà engagées et à condition de bien se préparer, la montagne pourra être dans les années qui viennent, un lieu encore plus désirable : potentiel havre de fraîcheur; terrain « outdoor » exceptionnel pour des loisirs diversifiés, générateurs de bien-être et pratiqués dans le réel d'une nature sauvage et accessible... Bref un territoire disposant des atouts pour demeurer un espace de vie attractif.
Certains qualifieront cette vision d'idéaliste.. Et pourtant, plus que jamais, elle s'avère réaliste dès lors que chaque acteur de La montagne, à son niveau, initie volontairement, concrètement et sur le terrain, l'ascension de quatre versants: l'anticipation, l'expérimentation, l'innovation et l'adaptation. Mais attention, cette évolution doit s'accomplir avec l'impératif essentiel de réconcilier performance économique et écologique afin d'assurer durablement la chaîne de valeurs soutenant aujourd'hui plus de 120 000 emplois dans les massifs.
À la Compagnie des Alpes, nous avons choisi de nous engager dans ce mouvement de transition conciliant l'activité existante rentable et Les activités futures en développement, réconciliant cadre de vie heureux pour les citoyens, production de valeurs et protection de l'environnement.
Nous avons décidé, avec d'autres, de nous fixer un périmètre d'actions reposant sur 10 engagements dédiés à l'environnement, aux femmes et aux hommes de l'entreprise, au territoire et à La prospective. Pour exemple, nous avons d'ores et déjà diminué nos émissions de gaz à effet de serre de près de 60 % depuis 2022. Nous développons des outils pour mesurer l'impact de notre utilisation de l'eau et Les éventuels changements d'usage des sols. Dès que nous Le pouvons, nous adaptons nos pratiques pour limiter nos impacts, comme ce fut Le cas à La Plagne avec la reconfiguration de La chaîne des Glaciers. Nous testons, à notre échelle, des aménagements toutes saisons, capables de fonctionner l'hiver comme l'été tant dans nos hébergements que plus largement dans Les domaines skiables. Les Glaciers encore, Le Transarc et le Vallon à Val d'Isère en seront de belles illustrations.
Nous sommes nombreux à chercher, tester, étudier Les évolutions possibles des territoires de montagne sous des formes différentes. Lesinitiatives foisonnent et c'est une étape nécessaire... La recherche de l'adaptation au changement climatique, plutôt que d'opposer, doit désormais rassembler. Lorsque chaque acteur de La montagne sera engagé dans cette voie, cette communauté d'intérêts pour agir, changer et transformer prendra toute son ampleur.
D'ici Là, ne lâchons rien.
Dominique Thillaud