Le fiasco se confirme du côté de Cenntro Motors France (ex-Sitl, Lyon). Mardi 20 octobre, lors d’une réunion extraordinaire du Comité d’entreprise, l’annonce du retrait de l’actionnaire sino-américain Cenntro Motors Group Limited et la recherche active de nouveaux repreneurs ont été confirmés.
Pour justifier sa position, Peter Wang, le repreneur, explique qu’"il a investi plus de 10 millions d'euros depuis la reprise (...), essentiellement consacrés au paiement des salaires des 383 salariés du site". En conséquence, et contrairement au plan de continuation qui a été validé ce début septembre par le Tribunal de commerce de Lyon, "Cenntro Motors France est susceptible d’être déclarée en situation de liquidation judiciaire" et "le PSE (plan social) homologué par la Direccte et approuvé par le Juge commissaire est de facto caduque", indique l’administrateur Maître Meynet.
Pour rappel, dès la fin avril 2015, soit moins d’un an après la reprise de l’usine Sitl (ex-FagorBrandt) à la barre du Tribunal de Lyon, l'usine devenue Cenntro Motors France avait été placée en redressement judiciaire avec un plan de continuation. Ce plan prévoyait bien de poursuivre l'activité mais en ne conservant qu'un tiers des effectifs soit 120 emplois. Cette nouvelle annonce vient hélas confirmer les doutes et craintes soulevés depuis de longs mois par les salariés de l'entreprise et leurs représentants syndicaux. En effet, ceux-ci n'ont pas cessé d’alerter les pouvoirs publics, politiques et collectivités qui ont soutenu cette reprise, y compris financièrement : au moins 10 millions d'euros d'argent public auraient été versés dans cette affaire.
Les salariés dénonçaient ainsi régulièrement, et en vain, le non-respect des engagements pris à la barre du tribunal par le repreneur en juin 2014, sur le plan des emplois (la reprise de l'intégralité des salariés avait initialement été annoncée, mais seule une soixantaine d'entre-eux auraient effectivement retravaillé, l'activité n'ayant jamais vraiment redémarré), des formations promises qui n'ont jamais été assurées, ainsi que sur le volet financier (le repreneur s'était initialement engagé à verser 30 millions d'euros d’investissements).
N.L.