La société lyonnaise spécialisée en crowdfunding immobilier a déjà levé des fonds pour dix-neuf projets dont sept sont remboursés à ses investisseurs. 2019 devrait marquer un cap avec 10 à 12 millions d’euros financés.

Les premiers dossiers de Monégo ont été lancés en 2017 après deux ans de démarches juridiques notamment auprès de l’AMF. Le créneau de cette plateforme ? Financer une partie de l’apport en fonds propres nécessaires aux promoteurs pour prétendre à un emprunt bancaire. « On ne s’adresse pas aux promoteurs nationaux ni même aux plus gros des promoteurs régionaux mais à des acteurs qui réalisent 100 à 350 logements par an comme AnaHome, Promoval, Spart, L’atelier Groll… », commente Yann Balthazard, président et associé de Monégo.

« Les promoteurs doivent apporter 10 à 15 % de fonds propres sur une opération. Le crowdfunding porte sur une partie de cette somme. Nous travaillons uniquement avec des promoteurs que nous connaissons et sur des dossiers sûrs. Néanmoins, une défaillance peut toujours intervenir. Une grande partie de notre travail consiste à nous assurer que les investisseurs sont conscients du risque. La procédure est d’ailleurs assez longue avant de pouvoir investir. »

Ticket d'entrée à mille euros

Ces investisseurs sont des particuliers qui signent un contrat obligataire avec un taux de rémunération connu à l’avance, en général compris entre 8 et 10 % par an et payé au prorata temporis pour la période du contrat qui court sur 6 à 24 mois. La mise minimale est de mille euros mais elle est de fait d’environ 20.000 euros sur monego.fr. La société se rémunère via une commission fixe payée par le promoteur et qui s’élève à 4 ou 5 % du montant levé.

A ce jour, 19 projets ont été financés avec dix promoteurs et 500 investisseurs pour un total de 7,3 millions d’euros. Sept projets ont déjà été remboursés pour 1,6 million d’euros. En 2019, Yann Balthazard compte progresser avec 10 à 12 millions d’euros levés.

La plateforme Web permet de démocratiser ce genre d’investissements auprès du grand public

Yann Balthazard a une solide expérience du financement de l’immobilier. Il est à la tête depuis 2006 de Finapierre, une structure qui accompagne les promoteurs dans la structuration de leur dette de haut de bilan. « Avec Finapierre, nous allons chercher des investisseurs qui mettent 50.000 à 200.000 euros de mise. Lorsque, en 2014, nous avons vu des plateformes de crowdfunding se pencher sur l’immobilier, nous avons décidé de nous lancer également. La plateforme Web permet de souscrire en ligne et de démocratiser ce genre d’investissements auprès du grand public », conclut Yann Balthazard. Actuellement concentré sur le logement, Monégo pourrait étendre son action sur les bureaux, les marchands de biens ou les résidences gérées.