« Par rapport aux technologies cellulaires autologues existantes, nous apportons une nouveauté majeure : notre plateforme a pour vocation d’anticiper les mutations de la cellule cancéreuse », précise Éric Dessertenne, directeur général.
DR Brenus Pharma
Permettre à l’organisme de lutter contre les mécanismes d’adaptation des cellules cancéreuses qui limitent l’efficacité des traitements, chimiothérapie comme immunothérapie. Tel est l’objectif de Brenus Pharma, entreprise créée en 2014 par Jacques Gardette et Benoît Pinteur.
« Nous avons pensé et développé notre plateforme technologique STC * comme un générateur de solutions thérapeutiques allogéniques de nouvelle génération qui réactivent le système immunitaire des patients », expose Jacques Gardette.
A Cournon-d'Auvergne, STC produit des lignées cellulaires tumorales correspondant aux formes les plus résistantes de chaque cancer. Les cellules ainsi obtenues sont dotées de balises de marquage qui présentent au système immunitaire les protéines impliquées dans les mécanismes de résistance. Puis elles sont inactivées pour ne pas se développer. Une fois injecté, ce traitement va apprendre au système immunitaire à reconnaître les cellules tumorales résistantes, à les cibler et les détruire. Un parallèle peut être fait avec les vaccins.
« Par rapport aux technologies cellulaires autologues existantes, nous apportons une nouveauté majeure : notre plateforme a pour vocation d’anticiper les mutations de la cellule cancéreuse », précise Éric Dessertenne, directeur général. Et Jacques Gardette d’ajouter : « Ces technologies soulèvent des problématiques de production et de coûts alors que notre approche sera accessible au plus grand nombre. »
Une levée de fonds de 4 millions d’euros finalisée
Pour poursuivre sa R & D et finaliser les études précliniques du premier candidat qui cible le cancer colorectal métastatique, la société, qui emploie 10 personnes, vient de boucler un tour d’amorçage de 4 millions d’euros auquel participent le familly office de Jacques Gardette, Biojag, Bpifrance et la Caisse d’épargne Auvergne Limousin. Une levée de fonds de 20 millions d’euros sera lancée en fin d’année pour financer les premiers essais cliniques prévus en 2023, en France, en Belgique et aux États-Unis. « Nous visons une mise sur le marché en 2028‑2029 », annonce Éric Dessertenne.
* Stimulated Tumor Cells ou stimulation des cellules tumorales
Cet article a été publié dans le numéro 2496 de Bref Eco.