Après deux années très difficiles, Laurent Pourprix retrouve le sourire. L'activité reprend fortement et la recapitalisation de l'entreprise va lui permettre d'en profiter.
©Cédric Blanc
Alors qu’il a vécu deux années difficiles durant la crise sanitaire, Titan, le fabricant beaujolais d’avitailleurs, affiche à nouveau un carnet de commandes bien rempli. Pour se relancer, il ouvre son capital à hauteur de 5 millions d’euros.
La commande, la fabrication et la livraison d’avitailleurs nécessitent un cycle temporel assez long. À Arnas, près de Villefranche, le fabricant Titan n’a donc pas subi immédiatement les effets de la crise sanitaire. D’autant que ses clients, pétroliers et sociétés aéroportuaires, n’ont pas annulé leurs commandes, malgré des avions cloués au sol. En revanche, les nouvelles commandes avaient chuté de 50 %. Conséquence : un chiffre d’affaires divisé par deux, tombant à 15 millions d’euros et des pertes durant deux années. Le tout avec un impact social non négligeable puisque l’effectif est passé de 102 à 85 personnes. « Nous n’avons tout simplement pas renouvelé les départs naturels », indique Laurent Pourprix, directeur général du groupe.
Un carnet de commandes d'un niveau inédit
Aujourd’hui, « le trafic aérien est revenu à son niveau de 2019 alors même que la Chine n’a pas encore rouvert. Nos clients civils réinvestissent », se félicite le dirigeant. Effet immédiat : le chiffre d’affaires 2022 va remonter à 25 millions d’euros. Mais surtout, le carnet de commandes atteint 30 millions d’euros. « Du jamais vu », sourit le chef d’entreprise.
Une bonne nouvelle. À ceci près que le groupe a utilisé, on s’en doute, beaucoup de fonds propres. Et qu’il doit rembourser un PGE. Laurent Pourprix a donc décidé de prendre le taureau par les cornes pour assurer le refinancement de son entreprise, poursuivre le développement de ses avitailleurs hybrides et électriques et pouvoir profiter de la croissance annoncée en assurant les commandes.
L'augmentation de capital bouclée fin novembre
La solution mise en œuvre est une augmentation de capital de 5 millions d’euros assurée à 20 % par la famille Pourprix ainsi que par des clients industriels et des investisseurs privés locaux. « Nous allons boucler cette opération fin novembre », estime l’entrepreneur. À son issue, les Pourprix resteront majoritaires. Mais c'est une première car le capital était à 100 % familial depuis 130 ans !
Un nouvel élan s’annonce donc. Contrairement à certains concurrents, l’entreprise développe depuis un certain temps des machines hybrides et électriques et elle capitalise aujourd’hui sur ce pari car, confirme Laurent Pourprix, « depuis la reprise, 70 % de la demande s’oriente sur ces solutions alors qu’avant la crise, le marché était 100 % diesel ». Même l’Asie du Sud-Est ou le proche Orient s’électrisent !
Un marché militaire qui rebondit
Le groupe Titan comprend par ailleurs une division dédiée au marché militaire (Titan Défense) qui pourrait elle aussi prendre une nouvelle ampleur. En effet, les États s’équipent à nouveau depuis le début de la guerre en Ukraine. « En 2023, l’armée française devrait renouveler sa flotte de 450 équipements », indique Laurent Pourprix. Si Titan capte ce marché (par l’intermédiaire d’un constructeur de châssis), l’activité atteindra des sommets.