Un avitailleur hybride est cours de test par Total sur l’aéroport de Bron. Mais bientôt c’est une version 100 % électrique qui verra le jour.
Le fabricant d’avitailleurs et d’oléo-serveurs Titan Aviation poursuit sa politique d’investissements. En ligne de mire : l'électrification de ses engins.
Titan Aviation investit massivement. Notamment dans ses locaux : il a emménagé cet été dans un bâtiment neuf sur la ZI Nord de Villefranche-sur-Saône (4,5 millions d’euros investis). Mais surtout dans la technologie. Depuis quelques années, les équipements fournis par Titan aux pétroliers et sociétés de services qui interviennent sur les aéroports pour faire le plein des avions, sont équipés d’un ordinateur pour monitorer les paramètres cruciaux comme la filtration du carburant, la régulation de pression ou encore le comptage précis ; et générer des alertes le cas échéant. Ces paramètres sont au cœur du savoir-faire de l’entreprise qui conçoit et fabrique de A à Z le groupe de distribution des appareils.
Equilibre carbone pour les aéroports en 2030
Mais la grande affaire du moment, technologique et financière, réside dans l’électrification des avitailleurs. Jusqu’ici, ces engins fonctionnaient au gazole, tant pour leurs déplacements que pour la distribution de kérosène. « L’enjeu pour les aéroports, c’est l’équilibre carbone en 2030, ce qui signifie qu’il n’y aura plus de moteurs diesel, au moins en Europe », prédit Laurent Pourprix, directeur général du groupe, qui a réalisé 25 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2019 avec 180 personnes (60 à Arnas, 40 à Aix-en-Provence et 80 en Inde). L’idée est donc d’anticiper le basculement et c’est ce que Titan s’évertue à faire en testant un avitailleur hybride mêlant mobilité diesel et avitaillement électrique. L’entreprise a été lauréate au début de l’année de l’appel à projets PIAVE (Bpifrance) qui lui offre un financement de 30 % de son effort de développement. Mais elle a aussi signé un partenariat industriel avec Total qui teste les appareils, émet des retours techniques et s’engage à acheter le matériel.
Du changement de technologie au changement de modèle
La technologie hybride n’est qu’un premier pas puisqu’un modèle 100 % électrique sortira de l’usine caladoise à la fin de l’année. Cette évolution impliquera un changement de modèle économique. « Un avitailleur diesel de 20.000 litres coûte environ 350.00 euros alors qu’un électrique s’affichera à 500 ou 600.000 euros », prévient Laurent Pourprix. En contrepartie, le coût de maintenance est très faible… mais il faudra compter avec la durée de vie des batteries. Il sera nécessaire d’étudier la mise en place de dispositifs de location des batteries voire de l’avitailleur entier. Et déjà travailler sur l’étape suivante : l’hydrogène.
Cet article a été publié dans le numéro 2428 de Bref Eco.