La situation des stations est très différente selon les massifs et les niveaux d'enneigement.
DD
En visite à Super-Besse, Laurent Wauquiez a fait une nouvelle annonce de soutien économique. Cette fois, le président de la Région Auvergne Rhône-Alpes propose d’aider les petites et moyennes stations de montagne. Il n’est pas le seul à le faire.
Pas une semaine ne se passe sans une annonce de Laurent Wauquiez. Cette fois, c’est au tour des stations de moyenne montagne d’espérer avoir une aide de la Région dont le président annonce débloquer un fonds de 2,8 millions d’euros pour soutenir l’investissement dans celles qui ont souffert d’un faible enneigement.
Le plus gros bénéficiaire de ce fonds sera Super-Besse, avec 867.633 euros. Derrière, ce sont 23 petites stations qui sont éligibles avec, sans surprise, les sites auvergnats (Le Lioran, Mont Dore/Sancy ou encore Chastay/Sancy), Chalmazel (Loire) et Les Estables (Haute-Loire), quelques stations dromoises, iséroises (Chartreuse…), ainsi que les moins élevées des Savoie et de l’Ain (La Sambuy, La Feclaz, Les Brasses, Plateau du Retord), etc.
Les conditions nécessaires
Pour bénéficier de l’aide de la Région, une station doit avoir connu, à cause du manque d’enneigement, un chiffre d’affaires 2019-2020 inférieur à 80 % du chiffre d’affaires de référence (moyenne des trois dernières années), ou avoir enregistré, à cause de la fermeture anticipée, un chiffre d’affaires de moins de 70 % de ce même chiffre d’affaires de référence.
Les petites stations ont du mal
Il faut noter qu’un autre système de solidarité existe depuis 2012. Il s’agit de celui mis en place par Domaines skiables de France (DSF, le syndicat des remontées mécaniques). Dénommé Nivalliance, ce système assurantiel unique au monde, abondé par les grandes stations, contribue à amortir les pertes d’exploitation des stations de basse altitude dues aux faibles conditions d’enneigement (Vosges, Massif Central, Jura, Alpes et Pyrénées aussi). Comme l’explique DSF : « Dans ces stations, ce n’est pas la crise sanitaire qui a perturbé la saison, c’est avant tout le manque de neige qui a sévi dès le mois de décembre. » La crise sanitaire, elle, a touché davantage les grandes stations qui, le 15 mars, étaient loin d’avoir bouclé leur saison.
Pour l'hiver passé, ce sont ainsi 82 domaines skiables français (sur les 250 existants) qui vont pouvoir bénéficier des 5,15 millions d’euros versés par Nivalliance. Le Massif Central et les Vosges, qui génèrent chacun 1 % du chiffre d’affaires des remontées mécaniques en France, représentent chacun plus d’un quart de ce montant total. Selon DSF, « dans la majorité des cas, l’indemnisation est de l’ordre de 10 % du chiffre d’affaires annuel de l’exploitant ».
Ces quelques chiffres montrent les énormes disparités qu’il peut exister entre des dizaines de petites stations qui ont beaucoup de mal à vivre et sont extrêmement dépendantes des conditions météo, et les plus grands domaines alpins qui concentrent la plus grande partie des revenus et des investissements. Un dernier rappel : chaque année, ce sont près de 330 millions d’euros qui sont investis sur les pistes françaises.