Quentin Sany a ouvert deux magasins en 2018 dont l'un au sein des halles Paul Bocuse.
Après avoir été compagnon du tour de France pendant cinq ans, Quentin Sany s’est installé à son compte comme boulanger, alimenté en farine par le blé de l’exploitation familiale. En 2018, il investissait avec son frère 3 millions d’euros dans un nouveau fournil et dans deux boutiques (dont une aux Halles Paul Bocuse). Il lance maintenant une filière « BioPartenaire ».
Lorsqu’il s'installe à son compte en 2008, Quentin Sany travaille dans son garage et vend ses pains sur les marchés. En 2014, son père reprend les terres familiales, près de Chauffailles (Saône-et-Loire), pour y cultiver du blé bio destiné à alimenter le Pain du gône. Le succès est immédiat. La production augmente, des salariés sont embauchés et à ce jour, le Pain du gône est présent sur trente marchés et sept magasins de producteurs.
Des magasins en phase de croissance
Rejoint par son frère, Quentin Sany a dynamisé son affaire en 2018 lorsqu’il investit 3 millions d’euros pour acquérir du matériel et acheter deux magasins, l’un à Limas près de Villefranche-sur-Saône (qui accueille le fournil) et l’autre… au sein des Halles Paul Bocuse. « J’étais fournisseur d’un magasin aux halles depuis cinq ans et le patron a fini par me vendre sa boutique » explique simplement Quentin Sany, aujourd’hui âgé de 32 ans.
Le Pain du gône réalise aujourd’hui près de 2 millions d’euros de chiffres d’affaires avec trente salariés. Le nombre de marchés augmente encore et les magasins sont en phase de croissance. Ses pains intégralement au levain et bio pour 70 % d’entre eux sont reconnus pour leur qualité. L’entreprise va d’ailleurs passer d’ici peu sur M6 dans l’émission « La meilleure boulangerie de France ».
Vers une filière locale et 100 % bio
Aujourd’hui, Quentin Sany veut aller plus loin dans la qualité, la traçabilité et intégrer un système de juste rémunération des producteurs de blé. Il y a bien longtemps que les 60 tonnes de la production familiale ne suffisent plus. La boulangerie en utilise actuellement 150 tonnes par an et fait appel au Moulin Marion à Saint-Jean-sur-Veyle dans l’Ain. L’idée est maintenant de créer une filière BioPartenaire afin de « faire du commerce équitable avec les paysans de la région » explique l’entrepreneur. Concrètement, il s’agira toujours de passer par le moulin aindinois mais de choisir les paysans avec lesquels travailler. Reste à en identifier assez. Et notamment dans le bio puisque l’ambition de Quentin Sany est de ne vendre, un jour, que des pains bio.