Pour cette série d’été, Bref Eco vous propose de plonger au cœur du tourisme de savoir-faire dans ces entreprises toujours plus nombreuses à ouvrir leurs portes pour faire découvrir au public comment sont fabriqués leurs produits. Aujourd’hui, intéressons-nous au monde des abeilles et du miel avec le GAEC « Les Ruchers de L’Ibie », à Lagorce, en Ardèche méridionale. Les visiteurs sont accueillis à la Ferme des Abeilles et demain, ce sera un pôle entièrement dédié au monde apicole qui devrait se développer.

L’aventure a démarré, en 2010, grâce à Élodie Leullier. À quelques kilomètres de là, à Saint-Alban Auriolles précisément, elle a débuté avec l’installation de 300 ruches puis 500 quelques années plus tard.

Un investissement proche du million d’euros

En 2017, elle et son mari Nicolas ont souhaité donner une nouvelle dimension à cette activité en s'installant à Lagorce dans une vaste bâtisse, une ancienne magnanerie lovée au beau milieu d’un domaine de 7 hectares. Acquisition plus remise en état, c’est près d’un million d’euros qui a été nécessaire. « L’Union Européenne, avec la Dotation Jeunes Agriculteurs pour l’installation; la Région Auvergne-Rhône-Alpes, pour les aménagements; ainsi que les emprunts, nous ont fournis les moyens nécessaires », explique Élodie Leullier.

Un lieu de visite depuis 2022

Depuis 2022, le couple Leullier a décidé de faire partager au grand public sa passion du monde apicole. La miellerie propose un parcours pédagogique : l’extraction du miel, la mise en pot, la fabrique de la cire… grâce à une ruchette vitrée et aussi une vidéo en boucle, jusqu’à un baptême d’apiculteur, avec casque et combinaison de sécurité. D’avril à octobre, entre 30 et 50 personnes par jour font le détour par les Ruchers de l’Ibie. Ils repartent avec la certitude d’un miel 100 % ardéchois. Les abeilles butinent sur une trentaine de sites voisins, produisant une large gamme de miels : bruyère, acacia, toutes fleurs, châtaignier, lavande, garrigue, montagne, framboise… Selon les années, « Les Ruchers de l’Ibie » produisent entre 5 et 15 tonnes de miel. « À une époque, nous commercialisons sur les marchés, puis nous avons passé des accords avec des boutiques et avec de grands distributeurs. Mais ce qui nous intéresse désormais c’est la vente directe, ici », envisage Nicolas Leullier. Aujourd’hui, avec en complément la commercialisation de paniers paysans composés de produits du terroir local, la vente directe représente déjà près d’un tiers de l’activité globale, en attendant mieux.

Un pôle d’apiculture en devenir

Dans ce sens, la Ferme des Abeilles nourrit encore d’autres projets. La vaste bâtisse qui l’abrite dispose encore de larges espaces disponibles, dont certains sont déjà aménagés en gîtes. Ils peuvent d’ores et déjà accueillir des résidents qui souhaitent approfondir sur plusieurs jours le mystérieux monde des abeilles. Autre piste, le milieu de l’entreprise : la vie en colonie des abeilles peut susciter des idées aux managers des entreprises pour leurs collaborateurs : « déjà, nous sommes sollicités par des offices du tourisme qui se montrent intéressés par cet aspect », nous confie Élodie Leullier.