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Le consortium Pouss@Lys, porté par la Satt Pulsalys, affiche son bilan depuis sa création en 2019 : 83 start-up auditées développant des solutions à forte intensité technologique, 43 start-up labellisées French Tech Seed, 30 levées de fonds réalisées pour 14 millions d'euros et 25 obligations convertibles attribuées par Bpifrance pour 6 millions d'euros. Patrick Bertrand, par ailleurs investisseur aux côtés de Jean-Michel Aulas dans le family office Holnest, évoque cet écosystème du transfert de technologies.
Quelle est la particularité de Pouss@Lys ?
Le consortium, composé de 25 membres, mêle des profils académiques, investisseurs, entrepreneurs, représentants des collectivités locales, accompagnateurs et incubateurs de start-up deeptech et high-tech du territoire Lyon Saint-Étienne. Depuis sa création, la véritable implication de l’écosystème révèle la richesse, que l’on savait déjà, du terreau entrepreneurial, intellectuel et scientifique du site Lyon Saint-Étienne mais aussi celui de toute la région Auvergne-Rhône-Alpes. Pouss@Lys est ainsi le moteur N°1 du programme French Tech Seed et fait de notre territoire le plus dynamique de France.
Pourquoi est-il essentiel de soutenir les innovations deeptech ?
En soutenant financièrement et en accompagnant ces innovations de rupture, nous adressons les grands enjeux sociétaux que sont la transition écologique et énergétique, le vivre et vieillir mieux, la santé personnalisée grâce aux datas, la production d’une alimentation ecofriendly répondant à la croissance de la population...
La réponse aux grands enjeux sociétaux est majoritairement technologique
Les réponses concrètes à ces enjeux seront majoritairement technologiques, dépassant les démarches traditionnelles. Le numérique, au sens large, est une formidable opportunité pour faire émerger, en France, des technologies de rupture. La réussite d’une entreprise deeptech ou hightech repose sur la réunion d’un savoir technique et scientifique de haut niveau et d’un savoir-faire entrepreneurial permettant de déployer ces innovations. C’est la démarche entreprise par Pouss@Lys qui entend réunir des équipes complémentaires.
Comment les investisseurs abordent-ils l’approche marché des deeptech, qui demande parfois des investissements longs ?
La dimension temporelle est effectivement assez différente d’une approche classique. Par exemple, une innovation biotech pourra être commercialisée directement aux utilisateurs finaux ou, au contraire, être intégrée à un processus de traitement déjà existant. La construction et l’approche du marché de l’entreprise à la source de cette innovation seront alors très différentes. Cela implique des investisseurs spécialisés dans des domaines d’activité aux business models non-classiques.
Les start-up innovantes trouvent des financements en démarrage. Qu’en est-il pour les PME, tout aussi créatrices de valeurs ?
La France compte en effet un tissu de PME innovantes, un peu invisibles tant on ne parle que des start-up et de « start-up nation », un concept qui, par définition, exclut entreprises et citoyens qui n’en sont pas. Soyons plus inclusifs.
La révolution numérique est un accélérateur de progrès
Parlons plutôt de « nation numérique » qui nous rappelle que la révolution numérique est un formidable accélérateur d’innovation et de progrès dès lors que nous en ferons le bon usage en faveur du bien commun. Beaucoup de nos PME, notamment industrielles, sont innovantes. Il faut aussi les accompagner. Les instruments pour financer cette démarche existent. L’interaction entre ces entreprises et les start-up de la deeptech est l’illustration de la « nation numérique » dont je parlais.
Propos recueillis par Stéphanie Polette